Le collège de Notre-Dame organise un concours d’éloquence où chaque classe volontaire élit son représentant.

Le thème de cette année est la liberté. Isabelle Faggi, animatrice d’atelier de philosophie pour les enfants et adolescents, a donc proposé ses services afin de nourrir la réflexion de ces collégiens. Objectif : comprendre la complexité de la liberté pour ensuite écrire leur discours pour le concours.  

Pour Isabelle Faggi, l’animation d’ateliers de philosophie avec les enfants et les adolescents c’est une deuxième vie professionnelle. Elle a, derrière elle, 15 ans en tant que professionnelle de la communication dans le Tarn.
Après avoir discuté avec une enseignante de l’ensemble scolaire Notre-Dame qui lui a parlé du concours et de la thématique, ce fut une évidence pour elle, d’accompagner les élèves à travers ses ateliers. “Quand j’ai entendu le thème, je me suis dit que c’était éminemment philosophique. C’est une thématique qui interroge tous les êtres humains quel que soit le pays. Je trouvais ça donc intéressant de proposer un atelier philosophique.” explique-t-elle.

Curieuse, l’équipe de Tarn Me Up a souhaité assister à la seconde séance de cet atelier, début mars. 

« Enrichir la pensée de chacun” 

Ces ateliers sont totalement différents des cours traditionnels que reçoivent les lycéens. Les terminales vont apprendre la pensée des philosophes, les méthodes pour mener une réflexion philosophique à partir d’un sujet afin de pouvoir ensuite mener leur propre réflexion. Pour l’animatrice les cours de philosophie en terminale ne sont pas optimaux. En effet les élèves ont tendance à voir cette matière seulement comme une épreuve du bac et non comme une opportunité d’échanges et de réflexions.  

Dans ces ateliers « philo », c’est l’inverse. Les jeunes partent d’une question ou d’un thème philosophique et ensuite ils échangent en argumentant, en donnant des exemples. “On précise bien que c’est la raison et la logique qui va conférer de la valeur à leurs idées. Nous sommes ici, sur une ouverture à autrui. C’est-à-dire qu’une même question peut avoir plusieurs réponses possibles, selon le contexte. Entendre les autres apporter une réponse argumentée, va permettre d’enrichir la pensée de chacun sur le thème.” précise Isabelle Faggi.  

Plus qu’une préparation 

Cet atelier n’est pas qu’une simple préparation pour le concours. L’animatrice estime que cela leur apporte une meilleure capacité de discernement dans la vie de tous les jours. « Je trouve ça nécessaire, même urgent pour eux d’apprendre l’esprit critique, le discernement, la pensée collective, c’est-à-dire de chercher ensemble une réponse sur un sujet complexe. Cela permet aussi d’avoir des citoyens plus éclairés, par la suite, sur les grands sujets de société.” explique l’animatrice.

Matéo, élève de 6°B, va dans le même sens. “Ces ateliers m’ont appris qu’il n’y a pas que ce que je pense mais aussi ce que pensent les autres. En regroupant nos idées, on en crée des nouvelles, qui peuvent être encore meilleures et qui peuvent servir pour plus tard.” dit-il.  

Une séance adaptée 

Pour cette seconde séance sur le thème de la liberté, l’animatrice a commencé par les faire réfléchir à cette question : est-on vraiment libre de nos choix ? Elle leur a proposé le dilemme suivant : accepteriez-vous de rester enfermer avec votre meilleur(e) ami(e) à vie dans une prison si on vous promet de vous donner tout ce que vous voulez (Nourriture, jeux, technologie etc.) La réponse des collégiens a été quasiment unanime : “Non, on a la liberté de choisir d’accepter ou non mais si on accepte, on perd notre liberté. On sera enfermé et on ne pourra plus rien découvrir.” 

Pour terminer, Isabelle Faggi leur a demandé de repartir avec deux formes de liberté auxquelles ils tenaient le plus. Si demain, on leur supprimait toutes formes de liberté sauf deux, lesquelles ils conserveraient. “C’est en lien avec leur concours d’éloquence. Ils vont devoir écrire un texte qui est personnel, qui ne sera pas que philosophique, qui sera aussi rédigé avec leurs émotions, leurs ressentiments et dans lequel ils devront argumenter. Je me suis dit qu’en faisant ça, je pouvais les amener à réfléchir sur ce à quoi ils tenaient comme liberté (mouvement, penser, choix, agir…)” explique-t-elle.  Dans cet exercice, les collégiens ont eu des réponses très variées. “J’ai trouvé la séance très intéressante, ils se sont appropriés le sujet. Il y a eu des échanges entre eux. Il en est ressorti plusieurs formes de liberté, mais pas toutes.” ajoute l’animatrice.

Grâce à ces ateliers, les collégiens auront toutes les cartes en mains pour réaliser le meilleur speech possible et remporter le concours.