Cet été, pour la deuxième fois de son histoire, le basket 3×3 sera une discipline olympique. Pour se préparer à cette échéance, la Castraise Myriam Djekoundade a été intégrée à un programme de préparation inédit avec la création de la première équipe féminine professionnelle de basket 3×3.

Pour commencer, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

J’ai 26 ans et je suis basketteuse professionnelle. Je suis Castraise et je joue en équipe de France de 3 contre 3 . Avec la sélection, nous avons remporté la coupe du Monde en 2022 et la coupe d’Europe en 2022. Nous avons aussi été vice-championnes du monde l’an dernier. Nous nous sommes qualifiées pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. On prépare cette échéance avec l’équipe professionnelle féminine de 3×3 de la Plagne Aura.

Quelle est votre histoire avec le basket ? 

Ma mère faisait du basket et mes frères aussi. On a joué tous les 3 au CBC (Castres Basket Club). J’ai commencé ce sport à 8 ans à Castres puis j’ai changé d’équipe pour aller jouer en minime France, à l’époque à Gaillac. Ensuite je suis allée au pôle espoirs à Toulouse et enfin au centre de formation à Bourges ce qui m’a amenée à être joueuse professionnelle de basket 5×5 en 2017.

Quelle est la différence entre basket 3×3 et basket 5×5 ?

Ce sont deux disciplines très différentes. De façon très évidente, le basket classique se joue à 5 contre 5 sur le terrain et le basket 3×3 à 6 sur le terrain avec une remplaçante par équipe qui rentre complètement dans les rotations durant le match. Le 3 contre 3 se joue aussi sur un demi-terrain dans une confrontation. L’équipe gagnante est celle qui marque la première 21 points ou celle qui a marqué le plus de points en 10 minutes. Les points sont aussi comptés par 2 et par 1 plutôt que par 3 et par 2 dans le basket traditionnel.

La Plagne AURA 3×3 : c’est la nom de l’équipe professionnelle créée dans le cadre de le préparation aux JO. En quoi consiste ce projet et comment prépare-t-il l’équipe de France à Paris 2024 ?  

Le but, cette année, ça a été de pouvoir amener de la compétition dans un programme où il n’y en a pas. On a pu participer à des tournois depuis octobre. Par exemple, la fédération a monté la Pro League Hoops Factory. Cette League a compté 4 tournois, deux à Lille et deux à Toulouse. L’idée de ces compétitions est de faire monter un peu le niveau de nos oppositions. Ça permet aussi de préparer l’équipe de France masculine à leurs TQO (Tournois de Qualification Olympique).

Enfin, il y a aussi la volonté d’aider les équipes françaises qui ont moins l’opportunité de pouvoir faire des gros tournois avec la FIBA (Fédération Internationale de Basket-ball). Ça les a un petit peu mis sur le devant de la scène. Autrement, ça a été très bénéfique pour moi. Cette ligue là nous a permis de monter encore en intensité notamment car c’était ouvert aux équipes étrangères donc il y avait beaucoup d’équipes internationales qui préparaient leurs TQO.

Lors des compétitions, portez-vous le maillot de l’équipe de France ou de La Plagne ? 

Pendant les tournois organisés par la FIBA, nommés Women Series, on a droit aux équipes nationales avec le pas plus d’une sélection par pays. Par contre, si vous voulez inscrire une équipe professionnelle, il faut payer les droits d’entrée et je crois que ça chiffre à 250 000, 300 000 € l’inscription. C’est pour ça qu’on y va avec le maillot Bleu. Dans le cadre des tournois évoqués précédemment, on y a participé avec le maillot de La Plagne Aura 3×3. 

Est-ce que une équipe telle que La Plagne Aura 3×3 a des semblables à travers le monde ?

Oui, c’est développé autre part qu’en France. En revanche, dans des conditions aussi bonnes que les nôtres avec la Plagne, je ne suis pas sûre. Il y a des équipes professionnelles dans le monde entier. De plus en plus d’ailleurs. La FIBA essaie de pousser dans cette direction là pour qu’on puisse avoir un jour peut-être un championnat qui ressemblerait au championnat masculin.

Comment vous entraînez-vous individuellement entre chaque stage collectif ? 

Les entraînements sont personnalisés, mis en place et programmés. Le staff nous fournit du contenu varié pour nos séances  : cardio sur piste, tapis ou vélo, musculation en salle, ainsi que des séances de basket en binôme ou en individuel. Dans le contenu basket, il y a une grande diversité, incluant des exercices de tirs et de dribbles. C’est adapté aux besoins de chaque joueuse. Personnellement, j’ai la chance d’avoir deux coachs qui sont en communication constante avec le staff de l’équipe de France pour organiser mes séances.

Contrairement à l’équipe de France masculine de 3×3, vous n’avez pas de TQO. Quelles sont vos prochaines échéances compétitives en tant qu’équipe de France ?

Le circuit habituel mis en place par la FIBA pour le basket 3×3 va nous servir de principale préparation. On va donc avoir de plus en plus de Women Series avec la saison qui va reprendre. Aussi, on aura d’autres stages et d’autres Women Series en France. Il y a celui de Marseille fin mai, celui d’Orléans milieu juin et ensuite celui de Clermont fin juin.

Egalement, en mai, la région Auvergne Rhône-Alpes organise chaque année un tournoi international qui s’appelle le Big 12. C’est une compétition qui aura un format jeux olympiques. Ça sera vraiment le tournoi de préparation qui sera le plus représentatif de notre niveau et de ce que donnera le tournoi Olympique. 

Combien de joueuses seront retenues pour participer aux JO et quand le groupe définitif sera t-il annoncé ? 

La compo va être annoncée entre le 22 juin et le 5 juillet. L’annonce officielle aura lieu début juillet, si je ne me trompe pas. Le groupe final comptera 4 joueuses et on va être limitées dans l’accompagnement des filles qui participeront aux JO parce que on n’a pas le droit d’être plus de 4 sur le village olympique. Par contre, jusqu’à l’annonce du groupe, on va s’entraîner à 8. Mi-mai, nous serons renforcées. En effet, on passera à ce moment-là sur le groupe France, qui compte plus de 8 joueuses. On restera dans cette configuration jusqu’au dernier moment avant le départ des sélectionnées.

Pour terminer, quelles sont vos ambitions pour ces JO de Paris ?

Clairement, l’objectif est très ambitieux mais je pense que c’est un objectif  réfléchit. On vise une médaille et la plus belle, la médaille d’or. Je pense qu’on est en capacité d’afficher cet objectif, vu le travail qu’on fournit. On ne va pas viser plus bas.

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