Un projet autour de la résistance dans le Sidobre appuyée par des soldats américains, en 1944, est en cours d’élaboration.

Il a une double composante : un parcours mémoriel et un documentaire. D’ailleurs, les réalisateurs de ce dernier sont en repérages sur le terrain aujourd’hui et demain (8 et 9 septembre 2021). L’objectif est clair : mettre en avant les faits historiques qui se sont déroulés dans les maquis sud-tarnais un an avant la fin de la seconde guerre mondiale. L’OSS (le Bureau des services stratégiques, ancêtre de la CIA) avait envoyé un commando en soutien dans ce territoire.

Une histoire locale, une mémoire collective

Le projet est porté par la société Hexagone, basée à Réalmont. Cyril Pefaure en est le président. Que ce Castrais de 44 ans soit à l’origine de cette initiative n’est pas un hasard. Ancien militaire âgé de 44 ans, blessé après 20 ans de carrière au 1er RPIMA de Bayonne, il est fortement sensibilisé au devoir de mémoire. Il est d’ailleurs président de l’Union Fédérale du Centre Tarn et créateur d’un programme de numérisation des monuments aux morts (nommé « Lieux de mémoire »).
Pour ce nouveau projet, c’est donc l’appui des forces américaines aux groupes de résistants du Sidobre qu’il a voulu mettre en avant. L’OSS a, en effet, envoyé en 1944 un commando au nom de code « OG-PAT ». Des stèles sont disséminées sur le territoire concerné pour signaler les emplacements des largages des parachutistes américains ou des lieux d’échanges de tirs avec les allemands. Mais c’est pour rendre un hommage encore plus appuyé à ces héros de guerre que Cyril Pefaure souhaite produire de nouveaux outils de mémoire. Et la date butoir de réalisation était fixée initialement à septembre 2022. L’an prochain nous fêterons, en effet, les 80 ans de la création de l’OSS. Une date symbolique qu’il ne fallait pas rater mais le Covid est venu largement retarder le calendrier.

Cyril Pefaure (2ème en partant de gauche) lors d’une commémoration en l’honneur du commando OG-PAT de l’OSS – © DR

Deux projets en un

Comme nous l’avons évoqué dans l’en-tête de cet article, le projet a deux composantes complémentaires :

  • Un parcours mémoriel :

Il reliera les différents points d’intérêts de l’épopée de ces maquisards et ces soldats alliés. Il pourra se découvrir en voiture ou de manière virtuelle sur un site internet dédié. L’ambition est de proposer une nouvelle offre de tourisme de mémoire en attirant des visiteurs français mais également étrangers. Il s’agira aussi d’attirer les jeunes générations, notamment le public scolaire, pour compléter leur culture historique et les sensibiliser au souvenir du passé.

D’autres structures pourraient, à l’avenir, entrer en synergie avec ce parcours. Par exemple dans l’optique où elles souhaiteraient mettre en avant d’autres actions de l’OSS dans le Sud de la France.

  • Un documentaire en réalité virtuelle 360° : 

Il développera le rôle de l’OSS dans la libération de la France lors de la seconde guerre mondiale. Cette réalisation sera basée sur des faits réels survenus dans le Sidobre. Elle s’intéressera particulièrement au largage des 15 soldats américains , dans la nuit du 6 au 7 août 1944, sur la zone de saut au nom de code « Virgule ». Leur objectif était de mener des opérations de guérillas en compagnie des maquisards du secteur. Il s’agissait notamment de couper les communications et les voies de ravitaillement de l’occupant nazi. Tout ça pour préparer le débarquement allié de Provence du 15 août de la même année.
Des témoignages d’acteurs locaux ou de proches des protagonistes de l’époque seront des atouts indéniables pour l’œuvre. On pense notamment à Norma Lagueux, la veuve du chef du commando américain « OG-PAT ».

Une partie du commando américain largué dans les maquis du Sidobre en 1944 – © DR

Pour ce docu-fiction produit en deux langues, c’est Maxime Jouet qui sera derrière la caméra. On le retrouvera aussi à l’écriture du scénario avec François Laffite-Houssat. Maxime est un jeune réalisateur de 22 ans qui officie principalement pour la télévision. Polyvalent, ce passionné d’audiovisuel sait également endosser le rôle d’ingénieur de la vision, truquiste en régie ou photographe, selon les opportunités. ll a également déjà réalisé plusieurs documentaires ou fictions. Il a reçu des prix internationaux et également des prix du civisme pour son engagement dans les thèmes qu’il aborde (le harcèlement, les enfants malades, la pollution lumineuse…). Travailler désormais sur le devoir de mémoire est donc cohérent pour lui.
Autre nom d’importance dans la conception de ce documentaire, celui du compositeur : Sylvain Morizet. Ce spécialiste des musiques de films est particulièrement reconnu pour sa musique pour grand orchestre. Il est d’ailleurs l’orchestrateur d’Alexandre Desplats, un ponte de la musique de cinéma, ainsi que pour Vangelis ou Yvan Cassar. Pianiste et saxophoniste il se produit également sur scène en son nom.

Pour l’heure, le scénario est en cours d’écriture et les repérages ont démarré. D’ailleurs le coauteur et le réalisateur sont en repérages et en immersion, ces 8 et 9 septembre, sur les lieux des faits de 1944.

De nombreux partenaires

Evidemment, un projet d’une telle envergure ne peut se faire seul dans son coin. C’est la raison pour laquelle la société Hexagone s’est entourée de toutes les forces nécessaires et utiles. A commencer par le Musée-mémorial pour la paix, le Militarial de Boissezon. Reconnu pour l’ampleur de sa collection, il est déjà le gardien de la mémoire locale des conflits du 20ème siècle. Il était évident qu’il propose le parcours mémoriel et le documentaire à ses visiteurs. De tels outils modernes lui permettrait aussi de rajeunir son image à l’instar de ce que font d’autres musées dédiés à la mémoire mais disposant de moyens financier supérieurs.

Une salle du Musée Mémorial pour la paix, Le Militarial de Boissezon – Crédits Photos © Le Militarial

Et puis d’autres partenaires gravitent autour du projet. Parmi eux, il y a le conseil départemental du Tarn permettra la diffusion du documentaire grâce à son réseau de médiathèques. On peut citer aussi l’OSS Society, la structure chargée de mettre en avant les actions historiques de l’OSS, qui soutient largement l’initiative. L’association des amis du Corps Franc du Sidobre sera aussi impliquée. Son rôle étant d’honorer le souvenir des résistants de ce secteur du Tarn.

Le projet « 1944 – Résistance et OSS, l’alliance franco-américaine dans les maquis du Sidobre » est donc parfaitement bien pensé par la société Hexagone et ses partenaires. Place maintenant, à la recherche de fonds pour financer le coût de ces deux réalisations. Des collectivités (Région etc.), des privés (entreprises) et des structures nationales (SACEM, CNC) ou encore le Ministère de la culture seront notamment sollicités.

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