Pourquoi être parti de la France ? 

J’habite à Windhoek, c’est la capitale de la Namibie, en Afrique australe. Je suis là-bas depuis 26 ans. Je suis parti de la France parce qu’il n’y avait pas d’éléphant dans la montagne noire (rires). Il a donc fallu aller là où ils étaient et je suis parti en Afrique. Le choix de la Namibie, c’est complètement le hasard. J’avais été avant au Kenya, en Tanzanie et d’autres pays africains. La Namibie c’est un pays récent, tout jeune, c’est plus simple d’avoir un permis de travail et quand on souhaite vivre dans un pays étranger, c’est la première chose qu’il faut avoir pour être dans la légalité.  

C’est un choix personnel ou familial ? 

C’est un choix personnel puisque j’ai rencontré ma femme en Namibie. On a décidé de rester parce qu’elle est professeur de français. De plus, c’est un pays très bien pour élever ses enfants. En revanche, pour faire des études supérieures, je ne suis pas certain que ce soit le pays idéal.   

David Rey avec sa famille. (photo prise il y a quelques années)

Avez-vous conservé des contacts avec la France et y retournez-vous souvent ?  

J’ai toujours ma famille et mes amis en France et je vais les voir une fois par an.  

Qu’est-ce qui vous manque le plus de la France et notamment du Tarn ?  

La charcuterie ! (rires) On mange très bien en Namibie, il y a des produits frais, de la viande, du poisson. On ne manque de rien mais les racines françaises sont toujours prégnantes. La charcuterie française, surtout celle du Tarn c’est évidemment quelque chose qu’on ne trouve pas ici et ça manque fortement. La nourriture française reste quelque chose d’extraordinaire !   

Fréquentez-vous d’autres français en Namibie ? 

Oui, je vois des expatriés qui travaillent beaucoup dans le tourisme. Certains ont des restaurants par exemple, d’autres sont des fonctionnaires de l’ambassade.

David photographiant des éléphants

Qu’est-ce qui vous plaît le plus et qui vous plaît le moins dans votre pays d’adoption ?  

Ce que je préfère c’est le fait d’habiter dans la capitale. Elle ressemble à une ville française. Dès qu’on sort de la ville, on se retrouve dans le bush africain (arrière-pays peu habité). Il n’y a pas grand-chose qui me déplaît ici. C’est un super pays. Il y a 3 millions d’habitants dont un peu plus de 300 000 à Windhoek, donc ce n’est pas très grand. C’est le 2ème pays le moins peuplé au monde par rapport au nombre d’habitants.  

Quels conseils donneriez-vous à un Français qui souhaiterait venir s’installer en Namibie ?

D’être patient parce que c’est moins facile qu’avant surtout pour obtenir un permis de travail. Mais rien n’est impossible, il suffit d’essayer.  

Avec la pandémie mondiale, le tourisme est au ralenti. Avez-vous d’autres projets professionnels ? 

Non parce que le tourisme va repartir quoi qu’il arrive mais ça prendra du temps, c’est sûr. Personnellement, j’ai quand même pris des engagements avec des groupes qui devaient venir l’année dernière et qui ont reporté à cette année. Je ne peux pas les laisser tomber du jour au lendemain. Le projet, pour l’instant, c’est d’essayer de tenir jusqu’à ce que le tourisme reprenne en Namibie.  

Comment la Namibie vie avec le coronavirus ?  

Il y a peu de cas comparé à l’Europe, mais il y en a quand même quelques-uns ainsi que quelques morts.  Avec une population de 3 millions d’habitants, je pense que la vaccination sera plus simple ici qu’en France. En ce qui concerne les gestes barrières, c’est aussi strict qu’en France. Il y a aussi eu des confinements. Je pense que les Namibiens sont beaucoup plus disciplinés que les Français et donc le virus circule moins. Actuellement, on a toujours un couvre-feu de 22h jusqu’à 5h du matin. Quand on rentre dans les magasins, on doit se désinfecter les mains, le masque est obligatoire, on n’a pas le droit de se réunir à plus de 50 personnes mais par contre les restaurants sont ouverts, tous les magasins sont ouverts et même les bars tant que les gestes barrières sont respectés. Le week-end, par exemple; tu ne peux pas acheter d’alcool. C’était déjà le cas avant mais avec la pandémie, ça s’est renforcé. Il faut donc s’organiser avant pour l’apéro (rires).  

Comment va votre profession de guide safari dans le contexte actuel ? 

Ça se passait très bien avant. Maintenant avec le Covid ça se passe un petit moins bien. Vu les interdictions et les difficultés pour voyager, il n’y a plus de tourisme. Donc notre profession est au point mort. Par contre, avant c’était super ! La Namibie c’est un pays très sûr. C’est un peu la Suisse de l’Afrique donc il y a beaucoup de choses. C’est très diversifié et avec tous les reportages qui ont été diffusés en France sur la Namibie on a eu beaucoup de monde qui est venu visiter.  

Parlez-vous souvent de vos origines, du Tarn, aux locaux ?  

Aux locaux expatriés, oui parce qu’ils connaissent mais les locaux namibiens… Certains connaissent la France, certains y sont allés mais Mazamet ou le Tarn personne ne connaît. Toulouse, Paris, Marseille un petit peu mais c’est tout.  

Ceux qui connaissent la France, qu’est-ce qu’ils en pensent ? 

Ils trouvent la France super ! Ils aimeraient bien travailler en France. Ils ont tous le rêve de l’Europe, du bien vivre, de gagner de l’argent et de mieux vivre qu’en Namibie. Pourtant on vit très bien ici.

Quelles sont les choses à faire ou à voir en Namibie ?  Que conseilleriez-vous à nos lecteurs ?

Il y a de tout ici ! Il y a l’océan, les montagnes. La seule chose qu’il n’y a pas, c’est que nous ne pouvons pas faire de ski (rires). Sinon, on peut faire de l’escalade, de l’alpinisme, de la recherche d’animaux, de la randonnée. On peut aussi visiter des parcs nationaux ou encore rencontrer des tribus. C’est un pays très grand, il fait une fois et demie la France, et il est très diversifié.  

Quelles espèces d’animaux pouvons-nous rencontrer ?  

On peut aller voir quasiment toute la grande faune africaine. Entre le Nord-Ouest de la Namibie et le désert du Namib il y a beaucoup de parcs nationaux très bien organisés. On peut voir des éléphants le matin et des otaries en fin de matinée. Je pense que c’est un des seuls pays au monde où l’on peut faire ça. Sinon, il y a toute la faune, de la petite souris jusqu’à l’éléphant. Des lions, des léopards, des guépards, des rhinocéros blancs ou noirs, des hippopotames, des éléphants, des girafes, des zèbres… J’en oublie plein mais il y en a tellement. Beaucoup de ces espèces sont aussi visibles en dehors des parcs. C‘est d’ailleurs l’un des seuls pays en Afrique où c’est le cas.

Aimeriez-vous revenir vivre en France ?  

C’est la question qu’on me pose depuis que je suis ici et j’ai toujours répondu : non pour l’instant ! Mais on ne sait jamais, un jour je pourrai peut-être changer d’avis. J’ai vécu une grosse partie de ma vie ici, j’ai 2 filles qui grandissent. Quand elles feront leurs études, nous verrons. Je  sais que je rentrerai certainement en France pour la fin de ma vie. C’est trop tôt pour y songer. Pour l’instant, je n’ai pas l’intention de rentrer. S’il me fallait partir, je me tournerais d’abord vers un autre pays avant de revenir en France.
Puis ça dépendra toujours de la situation liée au Covid. Je pense que ça va évoluer dans le bon sens maintenant.

1 commentaire

  1. Jean-Luc MENALDO Répondre

    Très bel article et très heureux d’avoir des nouvelles de mon ami David.
    J’ai eu la chance de faire un safari en 2002 pendant 2 semaines. C’était magique !!
    J’espère pouvoir y retourner un jour avec mes enfants pour qu’ils découvrent les beaux paysages et la diversité animale de ce beau pays, et surtout de partager à nouveau la passion de David qui est toujours et encore émerveillé par son métier. JL MENALDO

Ecrire un commentaire