Une élue tarnaise signe la tribune #MeToo politique !

Le 15 novembre dernier, 285 femmes politiques signaient une tribune parue dans les colonnes du Monde. En y apposant leurs signatures, elles réclamaient « une réponse d’ampleur » aux violences sexistes et sexuelles qui gangrènent leur milieu. Parmi elles, Caroline Antonio, première adjointe à la commune de Giroussens et responsable, dans le Tarn, de l’association « Elles aussi Occitanie », qui œuvre pour la parité dans les instances élues.

Une exhortation sans appel à la mobilisation 

À la veille des élections de 2022, la tribune exige du monde politique une prise de conscience immédiate. Élus et partis sont incités à refuser tout parrainage, embauche ou investiture à une personne accusée de violences sexistes ou sexuelles. Un enjeu capital pour Caroline Antonio, qui insiste sur la nécessaire exemplarité des élus. « C’est un signal fort d’écarter les candidats qui auraient des affaires en cours dans cette thématique-là, de déclarer qu’ils ne sont pas légitimes. Ce signal ramène aussi à l’Histoire de la France, pays des Droits de l’Homme. On renoue avec tout ce qui faisait la lumière de la France dans le monde. » explique celle qui revendique « une signature de terrain avant tout » .

« Nous exhortons les appareils politiques à écouter les victimes et à faire œuvre de prévention. » peut-on lire parmi les revendications des signataires. Une libération de la parole qui tient à cœur à Caroline Antonio,  également relais chez « Paroles de femmes » : « Prendre la parole est important pour la reconstruction des personnes. Mais le fait que la parole se soit libérée permet aussi de dire qu’on ne veut plus de ce système-là, qu’on veut passer à autre chose. » clame l’élue tarnaise.

Caroline Antonio

Et la première adjointe précise comme une évidence que cette tribune s’adresse à tous : « Il s’agit de renouer avec la politique au sens noble du terme, c’est-à-dire l’organisation de la cité, le fait de confier l’intérêt général à quelqu’un… Donc tous les citoyens sont concernés, pas seulement les femmes » !

Un espoir de faire bouger les choses ? 

Cet appel urgent à prendre en considération le mouvement #MeToo permet aussi aux femmes de prendre leur destin en main sur ce terrain.  Pour notre interlocutrice, ce coup d’éclat est une invitation à réfléchir tous ensemble à des solutions concrètes. Elle prône en effet une démarche de partage et de travail commun. « De plus en plus de femmes se rendent compte que leur engagement est nécessaire et s’approprient cet espace-là. » se félicite-t-elle, avant de préciser : « L’ idée n’est absolument pas d’avancer les uns contre les autres… D’ailleurs, quand on veut avancer les uns contre les autres, on n’avance pas »!

Caroline Antonio partage les attentes de ses cosignataires de la tribune et espère des candidats à la présidentielle des engagements concrets. Mais elle demeure consciente que la mise en œuvre de cette transformation requiert un certain temps : « Le souci en politique, c’est que les générations mettent du temps à arriver. Effectivement, les choses avancent, et de plus en plus d’élus refusent cet état de fait… Mais aujourd’hui ça prend encore du temps car les jeunes générations ont parfois du mal à s’engager. […] Les gens ont envie d’autre chose, qu’on est en train de créer, mais toute création prend du temps, c’est normal ».

Deux jours après la publication de la tribune, près de 500 femmes avaient ajouté leur signature à celles des premières signataires. Et à ce jour, la pétition disponible sur le site du mouvement comptabilise plus de 35 mille signatures. Une ampleur significative à l’approche des élections présidentielles…

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