Le Tarnais, Jean-Louis Etienne, prépare une nouvelle expédition.
A plus de 75 ans, l’homme originaire de Vielmur-sur-Agout et connu pour ses expéditions en Arctique partira à bord de son vaisseau le Polar POD. Il mettra le cap sur l’océan austral encore trop méconnu puisque les campagnes océanographiques y sont rares. La communauté scientifique internationale est unanime sur le fait qu’il y a un besoin de mesures in situ, l’océan étant un acteur majeur du climat et une réserve de la biodiversité marine. Le programme débutera à la rentrée 2022 avec le suivi de la construction et la préparation de la mission. Puis l’expédition, qui durera 3 ans, prendra son envol depuis Port Elizabeth, en Afrique du Sud, en décembre 2023.
Quatre objectifs scientifiques majeurs
Le programme de recherches bénéficie de l’engagement de chercheurs de 43 institutions scientifiques de 12 pays. Les données et observations seront accessibles à l’ensemble de la communauté scientifique internationale. Ce sera une contribution française au programme de la décennie des océans de l’UNESCO.
Cette opération aura quatre objectifs scientifiques :
- Mesurer des échanges Air / Océan, notamment le CO2 pour évaluer son rôle sur le climat.
- Faire l’inventaire de la faune marine par acoustique et du plancton.
- Calibrer des mesures satellite par les observations en mer.
- Découvrir l’impact et la pollution de l’homme sur cet océan du bout du monde.
“Un navire zéro émission”
Le navire, imaginé par l’explorateur, est une station internationale digne “d’un récit de Jules Verne, à la croisée d’une plateforme océanographique et d’un phare dérivant.” Il a fallu une dizaine d’années au Tarnais pour concevoir ce « navire vertical » long de 100m et réunir les fonds nécessaires à sa construction et à la logistique de cette nouvelle expédition dans l’océan de tempête, que les marins ont baptisé les « cinquantièmes hurlants ».
Le Polar POD sera un « navire zéro émission ». Sans motorisation, il sera entraîné par le courant circumpolaire antarctique et sera donc silencieux. Il aura un impact très limité sur l’environnement. L’habitat située à 15 m au-dessus de la surface est équipée pour héberger 8 personnes qui seront relevés tous les 2 mois. Cette relève se fera grâce à un second bateau à énergie positive (produit plus d’énergie qu’il n’en consomme pour son fonctionnement) et qui aura 6 mois d’autonomie. Pour alimenter les équipements scientifiques, l’éclairage, les télécommunications, l’informatique, le dessalement d’eau de mer, l’eau chaude et la cuisine, la production d’électricité sera assurée par 4 éoliennes et des cellules photovoltaïques. Une énergie qui sera stockée dans deux packs de batteries au lithium-ion.
Le Polar P est coordonné par le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) en partenariat avec le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES) et l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer.