Les titres historiques de l’US Carmaux racontés dans un livre.

« Carmaux :  l’épopée des boucliers » écrit par Claude, Bernard et Alain Rey relate l’histoire de l’US Carmaux à travers 200 pages illustrées. Edité par « I and I Prod » et imprimé chez Escourbiac à Graulhet, le livre coûte 35 euros. Deux personnalités du rugby sont aussi associées directement à l’ouvrage : Bernard Laporte, président de la Fédération Française de Rugby et Henri Broncan, ancien entraîneur du Sporting Cub Albigeois. Les deux connaissent très bien le l’USC. Ils ont respectivement rédigé la préface et la postface. Entre histoire, sociologie et ferveur populaire, voici un livre qui va vous faire découvrir le passé rugbystique de Carmaux.

Un nom, trois auteurs

Pendant le confinement de mars 2020, Claude Rey commence à avoir l’idée avec son père et son oncle d’écrire un livre autour de l’histoire de l’US Carmaux. Ce passionné de rugby a longtemps pratiqué ce sport. Il a, lui-même, commencé à manier le ballon ovale à Carmaux avant de rejoindre plus tard le SCA. Son père, Bernard, a été pigiste journaliste sportif avec la Dépêche du Midi. Il a notamment suivi les matchs du XV de Carmaux. Quant à son oncle, Alain, il a lui-même vécu le titre de champion de France de 1972 en tant que joueur. Il est aujourd’hui le président du comité du Tarn de rugby.

Ce n’est pas le premier livre que signe Claude Rey. Il est connu pour la saga « In Eminenti ». Une fiction historique autour de l’univers des cathares. L’auteur de 39 ans nous explique qu’il n’a pas eu du mal à changer de style : « Il se trouve que, cette fois-ci, mes personnages étaient des personnes réelles, des champions de France de rugby. Le scénario était déjà tout écrit. Ces joueurs-là ont créé des scènes qui étaient parfois rocambolesques. Par exemple une touche qui est déviée à la dernière minute, un drop qui passe juste au moment où l’arbitre siffle le coup de sifflet final. Moi je me suis simplement régalé à appliquer les principes du roman avec ces héros qui existent pour de vrai ».

Alors comment les auteurs ont-ils travaillé à 6 mains ? Selon Claude Rey, ils se sont partagés le travail suivant leur expériences personnelles: « On a un petit peu écrit ce qu’on avait vécu et puis chacun y a apporté sa pâte ». La première phase de travail à consister à réaliser les interviews d’une quarantaine de personnes. « Au départ on a  fait les interviews, on s’est concentré chacun sur une période particulière et une fois que tout était écrit on a créé une synthèse avec un fil qui puisse rendre homogène le livre. »  explique le plus jeune des trois auteurs.

Raconter les exploits à tous

En pas moins d’une année de travail, les Rey en ont appris beaucoup sur l’histoire du club de Carmaux. Mais c’est autour des 5 grands titres de champion de l’USC qu’ils ont voulu construire leur livre. D’où le titre « L’épopée des boucliers ». Ainsi, au fil des pages, ils se sont attachés à retranscrire les « scénarios incroyables pour chaque campagne, pour chaque épopée, à chaque époque. » selon les mots de Claude Rey. Il ajoute :  « Chaque titre est un exploit. Aucune des équipes carmausines championnes de France n’étaient calibrées pour remporter le titre. C’est ça aussi qui donne un intérêt a ce livre ».

On retrouve aussi dans l’ouvrage, des anecdotes en nombre. Parfois, les auteurs eux-mêmes les ont découvertes au cours de leurs recherches. Il y a notamment cet épisode lors de la finale du championnat de France de rugby à XV, en 1951. Cela s’est joué au Stadium de Toulouse devant 40 000 supporters environ (c’est d’ailleurs encore aujourd’hui le record de fréquentation de ce stade). Les Carmausins sont arrivés et se sont vus refuser l’entrée, dans un premier temps, parce qu’ils n’avaient pas de macarons officiels. « La finale aurait pu ne pas se jouer tout simplement parce que les joueurs de Carmaux n’avaient pas de cartons d’invitations. Quand on imagine la scène, on se dit que ce n’est pas possible! » raconte Claude Rey encore stupéfait par l’événement.

Même si la cible première de « L’épopée des boucliers » reste les passionnés de rugby, les auteurs ont fait en sorte d’attirer tous types de lecteurs: « Toutes ces histoires qui sont racontées ont un intérêt. Il y a un intérêt historique, on apprend des choses. Puis même quand on parle des titres il y a un véritable suspense qui n’est pas inventé, sur-joué ». En clair, que l’on soit fan de sport, de rugby, ou non, tout le monde peut prendre du plaisir en parcourant les pages du livre des Rey. C’est d’ailleurs la première fois qu’un ouvrage sur l’histoire de l’US Carmaux est publié. Pour toucher un public toujours plus large, les auteurs ont donc cherché à produire le livre le plus agréable possible tant au niveau de la lecture que sur le plan visuel : « On a voulu vraiment réaliser un livre qui reste dans les mémoires, qui ne soit pas simplement un livre d’informations. On a engagé une maquettiste qui a fait un travail immense autour de l’image. On se retrouve avec quelque chose qui est vraiment dynamique et esthétique. » précise Claude Rey.

Un lien ville / club très fort

« L’épopée des boucliers » n’est pas qu’un livre de sport. Il aborde très régulièrement l’histoire de Carmaux dans son ensemble. Claude Rey explique : « Il y a une particularité, c’est que l’histoire sociologique de Carmaux est directement liée avec son club de rugby ».  Ainsi on découvre qu’en 1951, année où l’USC remporte le Brennus, c’est aussi l’année de l’apogée de l’économie minière à Carmaux. De même, en 1972, alors que cette même économie est au début de son déclin, le club obtient un autre titre de champion (2ème division) historique. « Chaque titre correspond à un événement important de l’histoire minière carmausine. Le club de rugby est toujours lié, dans les bons et les mauvais moments, avec l’histoire de sa ville. » estime l’auteur.

Cette connexion particulièrement flagrante est donc largement mise en valeur dans « L’épopée des boucliers ». Il en ressort aussi que les actualités de l’US Carmaux favorisaient fortement le lien social. « Le club faisait vivre les commentaires, les critiques de la population carmausine. Tout le monde se retrouver au bistro le dimanche soir après les matchs. C’était un peu les réseaux sociaux avant l’heure. » raconte fasciné Claude Rey. Il y avait notamment trois bars assez mythiques dans lesquels, on pouvait retrouver les joueurs. Les plus anciens Carmausins s’en souviennent sûrement encore.

Même si aujourd’hui l’USC ne fait plus l’actualité rugbystique, il n’est pas impossible que le club glane d’autres titres à l’avenir. Avec toujours autant de panache. Quoi qu’il en soit, les Carmausins sont toujours attachés à leur équipe de rugby à XV. Les émotions ne s’oublient pas, en particulier celles vécues par le sport.

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