La fête de la bastide de Réalmont, ce sera aussi (et surtout) une immersion complète dans l’époque médiévale.

Les festivités auront lieu les 14 et 15 mai prochains au cœur de la commune. Comme nous l’avions déjà abordé dans un précédent article, de nombreuses animations et initiatives sont prévues au cours de ces 2 journées. Tarn Me up, partenaire de l’événement, s’intéresse désormais à ce qui sera le véritable fil rouge de cette fête : les animations médiévales. Elles seront proposées par de nombreux acteurs locaux, tous plus expérimentés les uns que les autres. On vous en présente quelques-uns dans la deuxième partie de ce dossier.

Comme des gosses

Cette compagnie est née sous la forme associative en 1998. Autant dire qu’avec 24 ans d’existence, elle fait preuve d’une expérience qu’on ne peut démentir. C’est dans la cité de Cordes-Sur-Ciel qu’elle a vu le jour. Ses membres fondateurs sont des enfants du village, plusieurs sont du même cercle familial. Tous ne se reconnaissaient plus dans les fêtes de leur commune. Magali Cavaillès est la présidente de « Comme des gosses » et elle nous explique plus en détails les origines de sa compagnie : « Enfants, nous avions vécu les fêtes médiévales de Cordes mais en devenant de jeunes adultes on ne retrouvait plus la féérie qu’on aimait. Nous ce qu’on voulait c’était retrouver la magie, garder ce regard d’enfant sur l’histoire de Cordes ». C’est donc parce qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même que quelques volontaires se sont investis. « On a commencé à animer les rues qui n’étaient pas animées, les espaces moins touristiques etc. Le jardin royal par exemple sur lequel on avait emmené beaucoup d’animaux ou encore la rue Chaude qu’on avait totalement transformée comme à l’époque médiévale. » se rappelle-t-elle. A chaque fois le succès était au rendez-vous. Et voilà comment a démarré l’aventure.

Exemple de déambulation de la compagnie « Comme des gosses » – Crédits Photos : « comme des gosses » ©

En plus de 20 ans, la compagnie s’est évidemment étoffée. Sur le plan des membres d’abord, il sont aujourd’hui environ 20, mais aussi sur les propositions d’animations. Un carnaval vénitien, des Halloweens, des journées autour de défis sportifs, des représentations de personnages du 19ème siècle… voilà quelques exemples réalisés, toujours à Cordes-Sur-Ciel, pendant de nombreuses années. « L’idée c’était d’animer un peu tout au long de l’année… On a aussi fait beaucoup de visites aux flambeaux avec des guides touristiques qui racontaient l’histoire de Cordes et nous on venait en théâtre de rue, à cheval etc. pour interpréter cette histoire.«  raconte Magali Cavaillès. Et puis au fil des années, avec la reconnaissance grandissante, « Comme des gosses » s’est exportée dans d’autres cités médiévales, un peu partout en France. Petit à petit, l’association a d’ailleurs choisi de se concentrer uniquement sur les animations médiévales.

C’est la mairie de Réalmont qui l’a contactée pour intervenir aux 750 ans de la ville.  D’ailleurs , la compagnie ne démarche plus aujourd’hui. C’est le bouche à oreille qui lui apporte tous ses contrats soit une vingtaine de dates par an, en temps normal (hors pandémie de Covid). A Réalmont, « Comme des gosses » proposera tout ce qu’elle sait faire. En journée ce seront des déambulations avec jongleurs, échassiers, une charrette et de la musique. Il y aura aussi du théâtre de rue sur des placettes avec des scénettes d’une vingtaine de minutes. « Ce sera interactif. On fait toujours intervenir deux ou trois personnes du public. On peut interpréter un couple de marionnettistes, la guérisseuse et son maître guérisseur qui viennent soigner la peste, le maître d’armes qui va donner un cours sur les armes et enrôler des hommes. Bref tout un tas de scénarios différents. » ajoute la présidente de « Comme des gosses ». Et le samedi soir, la compagnie proposera un spectacle de feu avec jonglerie de 45 minutes. Il sera sonorisé et chorégraphié. « Tous les accessoires qu’on a pu utiliser en journée seront enflammés : éventails de feu, épées de feu, cracheur de feu, main de feu, hula hoop… » précise Magali Cavaillès. L’ensemble des animations sont destinées à tout public.

Spectacle de feu de la compagnie « Comme des gosses » – Crédits Photos : « Comme des gosses » ©

Le (c)rieur de rue

Il s’appelle Camille Latteux et il est originaire de Graulhet. Ce comédien qui a joué dans de nombreuses pièces classiques, s’est découvert une sorte de prédisposition pour l’improvisation et une interprétation « clownesque ». C’est comme ça qu’il a développé un personnage de « Caporal » qu’il a notamment interprété pendant 2 ans, tous les mardis et les jeudis, dans sa ville. « Il s’avère que j’ai une voix qui porte donc cet univers du crieur public me convient parfaitement. Et puis j’aime beaucoup jouer à l’extérieur. On est en contact direct avec les gens ». explique-t-il. Et puis, progressivement le crieur a un peu effacé son « c » pour devenir un rieur ! Son rôle ? Amuser les gens, dans la rue, tout en leur donnant les actualités de la commune ou de l’événement en cours. « J’essaie de faire  rire toute la journée mais il ne faut pas oublier d’informer. D’ailleurs, à chacune de mes prestations, cela demande un travail important. Il faut se renseigner sur le nom des lieux importants de la localité, le programme de ce qu’il va se passer dans la journée et même l’histoire du village ou de la ville. Il y a un côté pédagogique qui me plaît bien. » ajoute le crieur public tarnais. Et d’ailleurs l’Histoire c’est quelque chose à laquelle est attaché Camille Latteux. Il a en effet été professeur d’Histoire pendant 5 ans, au cours d’une autre vie.

Le crieur de rue, ce n’est pas une invention moderne, vous vous en doutez. Au Moyen-Age, il y en avait dans quasiment dans toutes les villes. C’est la raison pour laquelle, la mairie de Réalmont a souhaité intégrer cette animation au programme des 750 ans de la ville. « En 1250, il y avait par exemple, un crieur à Penne qui était chargé de crier le prix du vin. Côté informations, il n’y avait rien d’autres donc c’était utile. Il donnait les infos locales et surtout ce qu’avait décidé le Roi. » précise le graulhétois. Alors pas de prix du vin au programme des festivités de Réalmont mais plutôt toutes les informations  sur les différentes animations. « Je vais me promener avec mon béret, ma cravate et puis mon échelle.  Et puis je vais monter sur celle-ci et je vais inciter les gens à aller voir les spectacles, les informer sur la ville, improviser, accrocher les gens, leur raconter le programme, inventer des gags au fur et à mesure… » énonce Camille Latteux. Le Caporal va aussi proposer au public de laisser des messages dans des boîtes. Il les criera et improvisera dessus, à sa guise, lors de petits spectacles de 20min.

Camille Latteux en plein exercice de crieur public.

Le crieur public tarnais sera présent sur les deux journées complètes à Réalmont, les 14 et 15 mais prochains. Il déambulera dans les rues de la ville et s’adaptera. Le comédien affirme d’ailleurs que « chaque contrainte, il faut en faire quelque chose en plus. Il faut la transformer en avantage ». Il a pour mission d’informer dans la bonne humeur, de faire rire les gens quelques secondes entre deux animations, de laisser les sourires sur les visages des visiteurs même lors des temps morts. Et tout ça c’est un véritable art selon lui : « Il y a le clown qu’il faut laisser aller dans l’improvisation mais aussi il faut le retenir parce qu’il ne faut pas faire n’importe quoi non plus. Il ne faut pas mettre les gens en danger, pas se moquer de n’importe quoi… Il faut être bien en éveil ». S’il a conscience qu’il n’est pas la tête d’affiche de cette fête de la bastide, il n’en est pas moins un élément essentiel comme dans tous les festivals auxquels il participe. « Parfois même je remplis les jauges. S’il y a un spectacle qui va démarrer dans 10min, je vais appeler tout le monde pour y aller, puis je vais leur raconter ce qu’il va se passer.  Il y a des chauffeurs de salles moi je suis chauffeur en extérieur. » conclut-il en riant !

Camille Latteux devant des passants.

 

 

 

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