Que s’est-il passé dans le Tarn le 20 mars 1286, il y a 734 ans jour pour jour ? 

Ce jour-là, Raimon Cogorla, un clerc albigeois, passe pour la quatrième fois devant le tribunal de l’Inquisition dans le Palais de la Berbie à Albi.  Il ne dit presque rien. Il ne donne que des faux-noms. Personne ne tombera par sa faute, malgré la torture qui était légale à cette époque.
Ce frère aurait pu dénoncer une partie des bonshommes d’Albi et de la région. Il les connaissait, les fréquentait, notamment Raimon Delboc et Raimon Didier, deux célèbres cathares.

Raimon Cogorla est condamné au « mur » à perpétuité. Ce n’est pas la mort, mais peut-être pire.

Il existait deux sortes de « murs », le « mur strict » et le « mur large ».
Le « mur strict » c’est être dans une cellule isolée au pain et à l’eau, entraves aux pieds à perpétuité. Le terme latin utilisé alors est in carcere qui a donné incarcérer que nous utilisons encore aujourd’hui.
Le « mur large » c’est l’enfermement dans une pièce avec d’autres condamnés dans une insalubrité totale.

Raimon Cogorla est resté en prison tout le reste de sa vie puisque 20 ans plus tard il est toujours au mur strict dans les prisons de l’évêque d’Albi. Il y est probablement mort.

La prison, dans laquelle ont croupit des dizaines de cathares supposés, est aujourd’hui une des salles d’exposition du musée Toulouse-Lautrec d’Albi.

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Si vous souhaitez en savoir plus sur cette période du catharisme dans l’albigeois et en particulier sur la période de l’épuration, vous pouvez regarder cette conférence en ligne sur YouTube :

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