L’illustre artiste albigeois est décédé le 9 septembre 1901.
Il est le plus grand peintre tarnais, le plus admiré. Henri de Toulouse-Lautrec reste un homme mystérieux par son physique, par sa peinture, par ses amis. Le fantôme de « la théière » hante toujours Montmartre et Albi.
Le 9 septembre 1901, il y a 119 ans jour pour jour, Henri meurt au château Malromé en Gironde. Son père, Alphonse, écrit à sa propre mère Gabrielle :
« Ah chère Maman, que de tristesses. Dieu n’a pas béni notre union. Que sa volonté soit faite, mais c’est bien dur de voir renverser l’ordre de la nature. J’ai hâte de vous rejoindre après le triste spectacle de l’agonie longue de mon pauvre enfant si inoffensif n’ayant jamais eu pour son père un mot enfiellé. Plaignez-nous.
Alphonse ».
Voici le récit de ses derniers jours.
Depuis quelques semaines Henri se sent de plus en plus mal. L’air marin de Taussat ne lui fait plus rien. Il souffre de la poitrine. Les médecins le disent phtisique, atteint de la tuberculose pulmonaire. Vers le 15 août il est atteint d’une attaque de paralysie.
Le 20 août sa mère l’amène au château familial de Malromé selon sa volonté. Il reprend un peu de forme et essaie de terminer le portrait de l’amiral Viaud qu’il n’a pas fini de peindre. Mais la paralysie l’empêche de tenir un pinceau. On le promène comme un vieillard. Le génie le quitte peu à peu.
Bientôt il ne quitte plus son lit. Il est quasiment sourd et devient un corps de chair sans âme. Il n’a pas encore 37 ans, l’âge auquel est mort Van Gogh ou Raphael. C’est donc l’âge pour mourir quand on est un génie de la peinture.
Il délire, la maladie le ronge, il peut à peine bouger. Il halète et appelle sa mère : « maman j’ai soif ». Sa mère est au pied du lit et prie. Le dimanche 8 septembre, son père Alphonse arrive enfin de Paris. Henri lui dit : « Je savais bien, papa, que vous ne manqueriez pas l’hallali ». Il y a quelques membres de sa famille, mais c’est sa mère qui le veille en permanence. Elle lui pose sa main sur le front et Henri lui dit : « Maman … Vous ! Rien que vous ! ». Puis dans un souffle il ajoute : « C’est bougrement dur de mourir ». C’était la lucidité qui revenait juste avant de rendre les armes. Son cousin se penche sur lui, Henri lui murmure : « le vieux con… ». Ce sont ces derniers mots…
Il est 2h15 du matin, l’orage gronde et Henri ne respire plus. Le génie est mort.
Le tonnerre accompagne son âme dans l’au-delà…
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Cet article vous a été proposé par Yann Roques, historien albigeois et fondateur « Savoir est un devoir » :
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