Un binôme occitan à l’assaut du Pink Challenge !
Suzanne et Chantal sont actuellement en Afrique du Sud pour participer à un défi sportif entièrement féminin. La première est Castraise, la seconde est Suissesse mais elle a vécu une bonne partie de son enfance dans l’Ariège. Tarn Me Up les a rencontrées il y a plusieurs semaines pour évoquer l’aventure qu’elles sont en train de vivre actuellement avec 8 autres participantes.
Une rencontre sur un évènement similaire
Les deux femmes se connaissent depuis peu mais quand on les rencontre, on a l’impression qu’il s’agit d’amies d’enfance. Il faut dire qu’elles se sont rencontrées, il y a un an, dans un challenge sportif similaire à celui qu’elles sont en train de vivre. Et vous allez vite le comprendre : dans ce genre d’évènements les amitiés qui naissent deviennent fortes. Le point de départ, c’était dans le cadre idyllique de l’Île Maurice à l’occasion du « Grand Défi des Copines » organisé par l’agence de voyage « Copines de voyage ». Pendant environ une semaine, les candidates participaient en duo à des épreuves sportives le matin, puis faisaient des activités touristiques l’après-midi. « On s’est rendu compte qu’on avait la même motivation sportive, qu’on était très ambitieuse. Dans la vie professionnelle aussi on a la gnaque. Donc entre tout, on a eu envie de retenter l’expérience ensemble. » nous dit Chantal, 32 ans et responsable d’un service de traduction dans une banque suisse. Les deux working girls en quête de défis n’étaient donc pas dans la même équipe en 2022. Elles ont voulu voir ce que ça donnerait, cette année, dans le même duo. Elles ont baptisé leur binôme les « Springboks Occitanes ».
C’est donc en Afrique du Sud, pays des champions du monde de rugby en titre, que les deux amies se sont envolées le 8 novembre dernier. Le temps de défaire les valises et le « Pink Challenge » démarrait dès le vendredi 10 novembre. Au programme, 6 jours d’épreuves : du trail, du VTT, de la course d’obstacle, de la randonnée, de la natation et même du sandboard (du surf sur du sable). Tout ça dans des paysages que les deux copines n’ont jamais vus dans leurs vies. « Il y avait plusieurs destinations au choix pour ce challenge mais on a choisi l’Afrique du Sud parce qu’on ne connaissait pas. Ce n’était pas dans mon top 3 des pays à faire dans les prochaines années mais faire du vélo au fin fond du vignoble Constantia à Capte Town et escalader Table Mountain, ça fait son effet quand même… « explique Suzanne, 36 ans et juriste en entreprise. Les deux femmes auraient pu décider de partir en Laponie en mars prochain mais pour Chantal il y avait un gros frein : « Je sais que ca peut paraître contradictoire : je vis en Suisse mais je déteste le froid et la neige… donc partir dans un pays froid pour y faire des sports d’hiver c’était clairement sans moi. Il me fallait un pays chaud » !
Au cours de leur première expérience, toutes les deux ont particulièrement apprécié cette façon de voyager. « De le faire dans le cadre d’un challenge sportif, ça permet aussi de découvrir une région de façon absolument différente… On crapahute, on court, on pédale dans des domaines qui sont souvent semi privés ou privés. Donc on voit d’autres choses du pays que dans le cadre d’un voyage plus conventionnel. » estime Suzanne. Chantal y voit aussi un aspect écoresponsable : « C’est une manière un peu plus écologique de découvrir un pays. On n’est pas comme les touristes dans un car avec lequel on va faire 3h de trajet tous les jours. On découvre un pays à pied, en vélo, en kayak… Il y a moins d’émission de CO2 ».
Entre dépassement et cohésion
Si les deux femmes avaient chacune leurs motivations personnelles au moment de s’inscrire à leur 1er défi en 2022, elles recherchaient tout de même une sensation similaire : le dépassement. Pour Chantal, sportive confirmée, c’est la performance qui l’a guidée. Elle voulait se confronter à des conditions climatiques inhabituelles (températures élevées, taux d’humidité élevé etc.). Quant à Suzanne, elle recherchait plus une soupape. La Castraise a vécu une année 2022 compliquée et a eu envie de s’octroyer une aventure, de lâcher les chevaux, d’aller au-delà de ses capacités. Elle s’est d’ailleurs tellement donnée qu’elle a remporté ce défi à l’Île Maurice avec son binôme de l’époque.
Cette notion d’équipe, c’est d’ailleurs un des piliers de ce genre de challenge. Suzanne le dit très bien : « En 2022, je suis parti très égoïstement pour moi et je suis sortie grandi de cette expérience grâce à ma partenaire. Elle était très différente de moi à tout point de vue mais on s’est soutenu, entraidé, battu, on est allé au-delà de nous même à deux ». Et on l’imagine facilement, la cohésion ne s’arrête pas aux frontières de chaque binôme. Bien au contraire. Toutes les participantes ont véritablement noué un lien fusionnel de bout en bout de la compétition. « L’an dernier, je suis rentré avec plus de 50 copines… Mais des vraies vraies copines ! On a souffert ensemble, on a sué ensemble, on s’est dépassé ensemble de la 1ere jusqu’à la dernière et c’est vraiment ce qui reste… Avec la fatigue , le rythme et le fait qu’on est entre nous H24, toutes les barrières tombent très vite. » ajoute Suzanne. Preuve qu’elles sont soudées, elles sont toutes encore en contact. D’ailleurs, les dix femmes qui sont parties au « Pink Challenge » la semaine dernière, sont des anciennes participantes du défi à l’Île Maurice.
Elles seront donc beaucoup moins nombreuses cette année, mais nos deux amies occitanes n’en sont pas effrayées. Selon Chantal la dynamique ne sera pas la même mais l’aventure sera toute aussi forte : « La cohésion sera quand même là parce qu’il y a toujours les défis sportifs. On va souffrir toutes ensemble, on aura toutes des courbatures et les genoux râpés le lendemain donc qu’on soit 50 ou 10, je pense que l’expérience sera aussi intense ». Et le profil des participantes y est aussi pour beaucoup. « Les femmes qui s’inscrivent à ce genre de défi, en général, ce sont souvent des femmes qui ont eu un parcours difficile, qui ont eu des obstacles à surmonter, des obstacles difficiles et qui ont eu besoin de se prouver à elles-mêmes ou de prouver à leurs familles qu’elles sont capables de relever ce genre de défi. Donc peu importe le nombre qu’on est, il y aura toujours ces profils atypiques et ça nous mènera à découvrir des personnalité très intéressantes. » renchérit la Suissesse.
Et un objectif solidaire
Pour cette aventure en Afrique du Sud, les participantes ont également souhaité apporter une dimension caritative. Elles ont voulu mettre en avant une association : « Les P’tits Doudous » . C’est une des candidates au Pink Challenge qui collabore avec cette association dans le cadre de son travail. Elle a pour but d’améliorer le vécu des enfants opérés, de leurs parents et le quotidien des soignants. « Leurs mascottes, des peluches, sont devenues les nôtres. On s’est entraîné avec, on les a amenées partout. C’est pour soutenir l’association, faire parler d’elle. Et on les aura aussi avec nous tout au long du challenge. » promet Suzanne. Les participantes ont donc créé une cagnotte et tous les dons y sont les bienvenus. Une grande partie sera reversée à l’association pour son bon fonctionnement quotidien et son développement. Le reste servira à aider au financement du voyage des candidates.
Mais détrompez vous, toutes ces belles valeurs abordées dans cet article ne sont pas contraires à la notion de compétition. Suzanne et Chantal se sont entrainées, la plupart du temps à distance. Si elles n’avaient pas vraiment de programme d’entraînement établi , elles ont travaillé l’endurance, la rapidité, le cardio etc. Objectif : être le plus complet possible pour affronter au mieux toutes les épreuves. Les autres binômes ont eu la même philosophie. Et comme le fair-play n’empêche pas la taquinerie, les participantes ne se privaient pas de se chambrer de temps en temps sur leur groupe Whatsapp.
Quoi qu’il en soit, Chantal et Suzanne sont parties pour une aventure hors du commun. Elles en garderont un souvenir impérissable. Si elles s’attendent à être fatiguées, elles sont confiantes sur leur entente. « Je pense que la chance qu’on a c’est qu’on peut tout se dire. On va être sur les rotules, on va avoir des courbatures… Peut-être qu’il pourrait y avoir des frictions mais moi ça ne me fait pas peur. On va le surmonter comme un autre défi. » conclu Chantal.