Estelle Ontheroad : l’aventure d’une Tarnaise en Amérique du Sud
Estelle Ontheroad, c’est le nom d’aventurière d’une Tarnaise qui a décidé de prendre un aller sans retour pour l’Amérique du Sud. Entre rencontres, difficultés et épanouissement, elle nous a raconté son voyage qui est loin d’être terminé.
Un changement de vie radical
Il y a encore 9 mois, Estelle habitait à Graulhet dans le Tarn. Indépendante, elle possédait une société d’immobilier, une maison, une voiture et une vie confortable. Voyageuse dans l’âme, elle a toujours aimé parcourir le monde. « Je suis une grande voyageuse d’origine. Ça fait 15 ans que je parcours le monde avec mon sac sur le dos. Je ne crains pas l’étranger. » dit-elle. Mais son quotidien en France, trop prise par le travail, ne lui permettait de partir à l’aventure qu’un mois par an. Ce n’était pas suffisant pour elle.
Vint alors la crise de la Covid-19. Cette période de bouleversement comme nous l’avons tous connue a été décisive pour Estelle. Elle a réalisé que sa vie ne la comblait pas : « Toute ma vie on m’a dit : il faut que tu réussisses dans ton travail, que tu te maries, que tu aies des enfants, une maison, etc. Mais cette vie-là ne me plaisait pas du tout. J’étais malheureuse dans ma grande maison et dans mon travail ». Au même moment, son fils doit partir pour faire ses études loin du foyer familial. C’est alors qu’elle prend une grande décision. « Je me suis dit : j’ai 42 ans, je suis encore en forme, c’est le moment de partir ».
Le grand départ direction l’Amérique du Sud
En 6 mois, Estelle vend tout pour financer son voyage, dont sa maison achetée seulement l’année d’avant. Il faut maintenant choisir la destination. Au départ, elle penche pour l’Amérique du Nord. Mais finalement, elle tombe amoureuse d’un camping-car disponible à l’achat au Pérou et finit alors en Amérique du Sud. « Je suis arrivée au Pérou le 6 octobre 2021 avec mon chat, mon chien et deux valises qui contenaient tout ce qui restait de ma vie, sans parler un mot d’espagnol ou de portugais. » se rappelle-t-elle.
Son grand road trip commence alors. Elle passe d’abord 2 mois au Pérou, puis 3 mois en Bolivie. Et depuis 3 mois, elle est au Brésil, et compte y rester encore quelques temps. Toutefois, elle ajoute : « Ne me demandez pas où j’ai prévu d’aller après, je ne sais pas ». Voilà l’état d’esprit d’Estelle pour cette grande aventure : vivre au jour le jour, faire des découvertes et des rencontres, sans prévoir le lendemain. Et ne lui demandez pas non plus si elle compte rentrer en France, elle ne pourra pas vous répondre. « Je ne sais pas encore ce qui va se passer demain. Il n’y a rien de prévu ! » affirme-t-elle.
Des compagnons d’aventures un peu particuliers
Estelle n’est pas partie seule pour ce grand voyage. En effet, sa chatte Lili et sa chienne Noon l’accompagnent depuis le premier jour. Et elle n’aurait pas envisagé son road trip d’une autre manière. Car au-delà de lui apporter une compagnie et d’être un sujet d’échange avec les locaux, ses animaux, et surtout son chien, sont un moyen pour elle de se sentir plus en sécurité. En tant que femme seule dans un pays étranger, elle prend ses précautions. « Je ne sais pas si je serais parti sans mon chien. Je peux me balader partout avec elle. Pour la sécurité en Amérique du Sud, un grand chien c’est génial. Et puis je fais attention. Je ne me balade pas seule tard le soir et je ne bois pas d’alcool. » précise-t-elle.
Parfois des obstacles, des difficultés
Sur ses comptes Instagram et Facebook, Estelle Ontheroad a l’air d’avoir une vie de rêve. Mais une aventure comme celle-ci, aussi belle soit-elle, s’accompagne forcément de quelques problèmes. Deux semaines après le début de son voyage, un pneu de son camping-car éclate en plein milieu du désert péruvien. Elle reste alors bloquée pendant 2 semaines dans un petit village de pêche en attendant ses nouveaux pneus. La même semaine, elle se fait mordre par un chien sur une plage et doit alors trouver un établissement hospitalier en urgence pour se faire vacciner contre la rage. Plus récemment, Estelle a décidé de recueillir un petit chat blessé trouvé sur une plage, et de le soigner. Arrivée à la fin de son visa, elle doit alors faire face à l’administration Brésilienne pour faire vacciner le chat et pouvoir rester dans le pays. La baroudeuse a donc dû faire face à quelques difficultés depuis le début de son road trip. Mais rien n’est insurmontable pour elle. Et elle a très souvent reçu l’aide des locaux. « Les gens en Amérique du Sud sont hyper aidants. A chaque fois que j’ai eu un problème, on est venu m’aider spontanément. » raconte-t-elle avec reconnaissance.
Un mode de vie économe
Pour l’instant, l’argent qu’elle a récolté en vendant ses biens en France lui suffit, et elle pense pouvoir encore tenir quelques années. Elle ne travaille donc pas et ne compte pas le faire tout de suite. La question se posera peut-être plus tard, si elle tombe sur un pays dans lequel elle veut s’installer. Mais Estelle en doute, elle aime bouger : « Quand je suis deux semaines à un endroit, je commence à m’ennuyer. Il faut que je bouge en permanence. Même quand j’habitais dans le Tarn, j’ai déménagé plusieurs fois ». Pour ne pas avoir à travailler, elle adopte un mode de vie économe et ne dépense pas plus de 20 euros par jour. Elle fait donc attention à ne pas trop manger au restaurant. Et de toute façon, elle préfère parfois se faire ses propres plats, lassée de la cuisine locale très loin de la gastronomie française. « A tous ceux qui lisent cet article, envoyez moi un camembert et du bon chocolat, j’en rêve ! » dit-elle avec humour !
Loin des yeux, près du cœur
Loin de sa famille, et malgré le décalage horaire, elle arrive à garder un lien avec les gens qu’elle aime. Même peut-être plus qu’avant comme elle nous le dit : « J’ai encore plus de rapport avec ma famille maintenant que je suis loin. Avant on avait tous nos boulots respectifs, on avait moins de temps. Moi je travaillais tout le temps. Aujourd’hui, j’ai beaucoup de choses à leur partager ». Son fils vient la voir quand il le peut pendant les vacances, et sa mère lui rend visite à peu près tous les 6 mois. Les nouvelles technologies lui permettent de rester en contact avec la France et de partager son road trip avec son entourage. « Pour mes premiers voyages, on n’avait pas internet. On avait juste le guide du routard. C’est génial de pouvoir partager les paysages et de rester en contact avec ma famille » estime-t-elle.
Estelle est aujourd’hui heureuse. Elle ne regrette pas du tout son choix, et s’épanouit toujours plus au fil de son voyage et des rencontres qui l’accompagnent. A 42 ans, elle a trouvé la source de son bonheur et ne compte pas retrouver sa vie d’avant de sitôt. Finissons cet article sur les mots inspirant de notre baroudeuse tarnaise, qui donnera envie à plus d’un de partir à l’aventure, nous en sommes sûrs :« Ce voyage prouve qu’on peut vivre avec pas grand-chose en étant heureux. Avant, j’avais tout pour réussir dans la vie. Mais j’étais au fond de moi très frustrée. Maintenant je vis avec le minimum réglementaire, un téléphone, un ordinateur et des croquettes pour les animaux. Le bonheur se situe là où on a envie de le mettre. Et le mien, c’est dans le voyage. Depuis que je suis partie, je rayonne bien plus qu’avant ! Alors le message que je veux faire passer, c’est que la vie c’est aujourd’hui, pas demain. Donc il faut faire ce qui nous rend heureux maintenant, parce que plus tard, on sera peut-être plus là ».