L’école Montessori de Castres ouvre des classes de primaires.
L’école Montessori de la Roseraie ouvre, à la rentrée, sa classe 6-12 ans, correspondant à l’école primaire. A cette occasion nous avons rencontré Delphine Serra, présidente de l’association le Train de la Vie et Marie Martin, future éducatrice des 6-12 ans.
Un projet construit par les parents
L’Ecole de la Roseraie s’est ouverte en 2019, au bord de la RD 612, au lieu-dit Le Souc, à quelques kilomètre de Saint-Germier. Elle a investi les locaux d’une ancienne discothèque. L’association a réaménagé l’endroit en lieu éducatif. « Le Train de ma vie », une association fondée par plusieurs familles, en est à l’origine.
Delphine Serra , la présidente, est celle qui a fait émerger le projet d’une telle école. Cette Castraise s’est penchée sur la philosophie Montessori lorsque son fils est né en 2017. Souhaitant scolariser celui-ci dans ce type d’établissement, elle n’a trouvé qu’une école à Lavaur. Mais la distance a été un frein important. C’est ainsi que l’idée de créer une école Montessori près de Castres, a commencé à émerger. « Par le biais des réseaux sociaux, j’ai commencé à trouver des gens intéressés par la pédagogie Montessori. Puis, nous avons eu la chance que le cinéma de Castres projette le film Le Maître et l’Enfant. » explique-t-elle. Ce long-métrage est un reportage filmé par un père dans l’école Montessori de son fils. « A la fin du film il y’avait un débat. J’ai pris la parole et j’ai lancé l’idée d’ouvrir une école sur Castres. Et là, pas mal de gens nous ont rejoint. On a monté l’association et petit à petit on s’est lancés. » ajoute-t-elle.
« Le Train de ma vie » a également pu bénéficier de la proximité du centre de formation « le Chemin de l’Enfant » sur Revel. Celui-ci forme les éducatrices des élèves de maternelles. Pour les éducatrices de 6-12 ans, l’école de Castres a collaboré avec une formatrice de Lyon. « Pour les élèves de primaire, il y a peu de formations en France. On a réussi à ce qu’une formatrice de Lyon créé une formation principalement en distanciel. Elle est aussi venue quelques fois, directement à notre rencontre. » nous dit Marie Martin, éducatrice. Cela a permis de former dix personnes à la pédagogie Montessori cette année.
La philosophie Montessori
Dans les écoles Montessori, toute la spécificité repose évidemment sur la pédagogie. Cette philosophie nous a été expliquée par Marie Martin: « La philosophie, c’est que les enfants sont amenés à être très autonomes et à prendre beaucoup confiance en eux. En 3-6 ans, les enfants travaillent de façon individuelle. On leur présente des ateliers et ils vont pouvoir à leur rythme les reproduire, progresser. Après, on continue à leur présenter d’autres ateliers. En 6-12 ans, les enfants bifurquent vers un statut de comprenants alors qu’avant ils étaient plutôt absorbants. Là, on va travailler à plusieurs, en groupe. Ce sont les enfants qui vont être des chercheurs. C’est vraiment eux qui sont actifs dans la classe ».
Marie a notamment pu expérimenter cette méthode sur une école REP+ à Toulouse. Elle a pu voir l’évolution d’une classe sur une année scolaire. De nombreux bénéfices ont donc été constatés. Elle précise : « Les parents m’ont fait beaucoup de retours sur le fait que les enfants avaient beaucoup gagné en autonomie et en confiance en eux surtout. Ils avaient vraiment vu une évolution de ce côté-là ». Elle souligne également que cela permet aux enfants de progresser à leur rythme, sans développer de lacunes : « Dans le système classique on présente une notion à tout le monde en même temps. Si l’enfant n’est pas prêt à ce moment là, il peut louper une marche et avoir du mal à la reprendre. En pédagogie Montessori, c’est vraiment chacun à son rythme. Cela permet aux enfants qui vont très rapidement de s’y retrouver, puisque on maintient quand même leur curiosité. Les enfants qui eux ont besoin de plus de temps, auront ce temps là et continueront à progresser ».
Autre particularité, il n’y a pas de devoirs en école Montessori ! C’est pour garantir l’épanouissement de l’enfant en extra scolaire. Marie Martin s’explique : « Les enfants pratiquent beaucoup en manipulant du matériel en classe. On considère que sur le temps de classe ils ont déjà beaucoup travaillé et qu’en dehors de l’école, c’est important qu’ils puissent faire d’autres activités, qu’ils puissent passer du temps peut-être avec leurs parents, aller dehors… Faire des choses qui permettent aussi de développer le bien-être ».
De la même manière, la présidente de l’association qui dirige l’école Montessori de Castres souligne que « dans cette école, les éducatrices travaillent également sur la gestion des émotions. En clair, il n’y a pas de punitions, pas de sanctions. On explique aux enfants et on les aide à s’expliquer entre eux quand il y a eu un conflit par exemple ».
Que les parents se rassurent, différence de pédagogie ne veut pas dire différence d’acquis. Même si les écoles Montessori sont des écoles privées hors contrat avec l’école nationale, elles respectent le sole de compétences et les programmes. En fin de cycle, lorsque les enfants quittent une école Montessori, ils ont les compétences nécessaires pour intégrer un collège classique. En effet, les collèges Montessori sont très rares en France (19 seulement) et c’est en classe de 6ème que les enfants « Montessori » rejoignent souvent le système éducatif classique. Toutefois, le Tarn sera doté d’un collège Montessori à la rentrée prochaine. L’établissement va ouvrir à Gaillac.
La Roseraie, une école pour tous et dynamique
N’ayant pas de financement de la part de l’Education Nationale, le coût d’une école Montessori comme celle de Castres est souvent très important. Malgré cela, il y a des parents de tous horizons qui sont séduits. « On retrouve tout type de personnes qui viennent de tout milieu. Ce qui fait nous retrouver, nous rassembler, c’est l’envie que l’enfant apprenne à son rythme, dans la bienveillance avec du respect de l’enfant dès le plus jeune âge. » affirme Delphine Serra.
Enfin, il faut savoir que l’école Montessori de Castres met un gros accent sur l’apprentissage de l’anglais, et ce dès 3 ans. Delphine indique que « Dès la maternelle nous avons une intervenante anglaise qui intervient deux fois par semaine avec les 3-6 et nos garderies sont également en anglais, la garderie périscolaire est également en anglais et en 6-12 ils auront deux demi-journées de cours par semaine en anglais. » Les animaux sont également au centre de l’apprentissage, les enfants doivent les soigner tout les jours. Avec une chèvre, des poules, des lapins et des cochons d’Inde, l’école de la Roseraie dispose d’une mini-ferme. « Les restes des enfants vont être donnés aux poules , les enfants trient les déchets également et ensuite s’occupent des animaux tout les jours. » nous dit Delphine.