La ville de Castres a lancé officiellement, ce lundi (18 octobre), la Marketplace imaginée pour aider ses commerçants.
35 commerçants sont présents, au lancement, sur la plateforme castresshopping.fr. A peu près le même nombre est en cours d’intégration. Ils devraient être 150 dans les prochaines semaines ou prochains mois. C’est en tout cas l’objectif fixé par la mairie pour un premier palier. La municipalité voulait absolument mettre en ligne la plateforme, dans le courant du mois d’octobre, pour que les Castrais puissent l’apprivoiser avant les fêtes de Noël.
Un Amazon local
La Marketplace castraise se veut simple d’utilisation. « C’est exactement comme Amazon mais en mieux parce que c’est local. » résume fièrement le manager du centre-ville, Frédéric Huart. Concrètement, cela fonctionne avec une recherche par produits. Quand on clique sur l’un des résultats, on peut voir quel commerçant le propose et en un ou deux clics voir aussi tous ses autres produits. Pour commander, comme sur tous les sites de vente en ligne, il suffit d’ajouter les objets souhaités dans son panier et de suivre les étapes de paiement.
C’est à l’étape suivante que le projet prend une autre ampleur. La municipalité a choisi de proposer la livraison aux clients et cela sans compliquer la vie des commerçants. « Il ne faut pas qu’ils aient plus de travail que lors d’une vente en boutique. Lors d’une vente en ligne, ils mettent les articles dans une poche propre à leur boutique et toute la logistique qui suit est prise en charge par la plateforme. » explique Frédéric Huart. En clair, un transporteur (ndlr : une société de taxis) va chercher les colis chez les vendeurs, fait le colisage et livre aux clients. Autre particularité, les colis sont collectifs. C’est à dire que si une personne fait 4 ou 5 achats en une seule commande, alors, grâce au numéro de commande, le transporteur conditionnera les articles dans un seul et même colis. « Ce n’est pas forcément le cas avec d’autres plateformes de ventes en ligne très connues. C’est aussi ça notre démarche, faire de l’éco-responsabilité en ligne. » précise le manager du centre-ville. Si le client préfère se rendre dans la boutique pour récupérer ses achats, il peut aussi choisir le click & collect lors de sa commande sur le site.
Des arguments convaincants
Frédéric Huart a rencontré une bonne partie des commerçants castrais. Pour défendre le projet, il avait quelques statistiques nationales à sa disposition. C’est ainsi qu’il avance que 80 % des gens préparent leur shopping sur internet avant d’aller en boutique. Autre donnée non négligeable à connaître, le chiffre d’affaire des commerces qui sont sur une Marketplace augmente de 10% . « Un panier moyen sur une Marketplace est de 3.4 articles. Ce qui veut dire que celui qui arrive sur la plateforme et qui veut acheter un sac à main, repartira peut-être avec une bouteille de vin et une boîte de chocolat, en plus. Les commerçants vont donc s’attirer des ventes conjointes. » développe le manager.
Egalement, il faut savoir que le fait d’être présent sur une telle plateforme génère une augmentation de trafic sur point de vente de l’ordre de 30 %. « C’est là que c’est magique parce qu’on discute de vente en ligne mais avec la philosophie de se dire que, l’objectif, c’est d’augmenter le trafic en boutique. » insiste Frédéric Huart. Ce phénomène peut notamment s’expliquer par une augmentation de la visibilité des références distribuées par les commerçants. « Si vous tapez une marque de pantalon sur google, le moteur de recherche va automatiquement vous indiquer quel est le commerce le plus proche de chez vous qui la propose à la vente et alors que vous auriez pu la commander n’importe où ou aller l’acheter à Toulouse, vous vous apercevez qu’à 2 rue de chez vous, il y a une boutique qui la propose. » indique Christel Aizes Reberga, adjointe au maire en charge du développement commercial. Conséquence, le client qui s’aperçoit que la marque en question est disponible près de chez lui, ne va pas forcément commander sur internet et va préférer aller l’essayer directement en magasin. C’est ce qui fait la force des référencements locaux sur une Marketplace.
Peu de coût pour les vendeurs
Là où castresshopping.fr tire son épingle du jeu, c’est au niveau de l’investissement financier que le site représente pour les commerçants. C’est simple : s’ils ne vendent rien, il ne leur coûte rien. « Il y a zéro frais fixe pour le vendeur et il paiera ensuite une commission de 5% sur les ventes. Ces 5% englobent les frais de transactions bancaires, les frais de colisage. Ils prennent en compte aussi une réinjection publicitaire pour la Marketplace. C’est à dire que le prestataire va réinvestir 50% des commissions en publicité pour la plateforme. » nous explique Frédéric Huart. Cette publicité garantie grâce aux ventes c’est une plus-value énorme que les commerçant ne peuvent pas forcément se permettre, s’ils sont seuls. « Les frais de mise en place, les frais de fonctionnement sont intégralement pris en charge par la mairie. Ce n’est pas neutre. Quant à cette commission de 5%, je peux vous dire qu’elle est très loin de celle pratiquée par des sites comme Amazon. » précise Christel Aizes Reberga. D’ailleurs les commerçants qui faisaient déjà de la vente en ligne sont tous d’accord pour dire que le montant de cette commission est plus bas que ce qu’ils connaissaient jusqu’ici.
Une volonté politique d’accompagnement
Ce projet de plateforme numérique, c’était une promesse électorale de Pascal Bugis et sa liste lors de la dernière élection municipale. « Il s’agit d’aider à ce que les commerces soient présents de façon numérique parce qu’on sait que maintenant c’est plus qu’important, c’est essentiel. » précise d’emblée l’élue castraise. Nous l’avons donc compris, la présence en ligne est le premier axe de cette nouveauté dans le paysage commercial castrais. L’autre, c’est justement le côté « local » de la plateforme. Comme son nom l’indique, nous n’y retrouvons dessus que des commerçants de la ville. « Tout le monde ou la majorité des gens commandent sur internet mais ont à cœur de faire fonctionner le commerce local. C’est la grosse tendance. » assure l’adjointe au maire qui est elle-même gérante de magasins. Dans un premier temps, sur castresshopping.fr, la priorité est donnée aux boutiques du centre-ville puisque ce projet est porté par le Plan Action Cœur de ville avec pour finalité la redynamisation du cœur de ville. Mais dans le futur, d’autres commerces pourront certainement rejoindre l’aventure.
Dans la mise en place de cet outil, la mairie a souhaité être facilitatrice et accompagner au maximum les professionnels concernés. C’est le travail notamment de Frédéric Huart, embauché il y a seulement quelques mois. Depuis sa prise de poste, il a d’ailleurs essentiellement planché sur la Marketplace. Selon lui : « Il y a une adhésion généralisée au concept justement parce que la mairie accompagne dans cette étape du digital…cela aide à prendre la décision ». Parce que oui, il y a des commerçants déjà familiarisés avec la vente en ligne mais c’est loin d’être le cas de tous. « Pour ceux qui avaient l’intention de se lancer sur le web, ils sont ravis parce qu’on leur enlève une grosse charge de fonctionnement. Pour ceux qui n’y avaient pas encore pensé sachant que ça devenait utile, on leur donne une solution. » estime-t-il.
Le prestataire choisi pour la mise en service du site (Wishibam) est un expert français des Marketplace. Lui aussi, est donc en capacité d’accompagner au mieux les commerçants pour la mise en ligne de leurs articles. Cela peut se faire grâce aux codes barres des articles ou encore grâce à une application dédiée à la création des produits en ligne. En tous les cas, le procédé est facile. Pour Frédéric Huart : « ces outils permettent une montée en puissance progressive parce qu’il n’y a pas de pression. Le commerçant met en ligne ses articles à son rythme ». Ce sont donc, déjà, 35 commerçants castrais qui sont en ligne depuis le lancement de la plateforme ce 18 octobre 2021. Ils seront le double dans quelques jours et environ 150 à court terme. « Si tous les commerçants se fédèrent et vont tous dans le même sens, ça va faire un effet de masse positif et tout le monde pourra se serrer les coudes. » espère Christel Aizes Reberga.
La balle est maintenant dans le camp des clients. « Les citoyens qu’on a pu rencontrer et avec qui on a échangé sur ce nouvel outil numérique sont extrêmement positifs et surtout étonné qu’il y ait un projet d’une telle envergure. » explique avec optimisme l’élue castraise.