Ils ont lancé une pétition en ligne le 4 novembre dernier à destination de l’administration de leur université.

Pour eux, il y a une incohérence dans les décisions prises pour les universités à l’occasion du 2ème confinement chargé de freiner la propagation du Covid-19 (il a démarré le 30 octobre et doit se terminer le 1er décembre). A l’Institut National Universitaire (INU) Champollion d’Albi, les étudiants suivent actuellement les cours en distanciel. Or, il a été décidé que les partiels de fin de semestre, fin décembre, pourraient se dérouler en présentiel.

Ecoutez Adam Helcman, étudiant en 3ème année de Licence de sociologie à Albi. Il est, avec ses camarades de promotion, à l’origine de cette pétition :

L’argument sanitaire

Parmi les préoccupations des étudiants de l’INU, c’est évidemment le contexte sanitaire qui leur pose le plus souci. « Réunir plus de 4000 étudiants en un même lieu durant le mois de décembre, tout en respectant l’ensemble des mesures sanitaires en vigueur, nous semble être très risqué et peu responsable«  écrivent-ils sur leur pétition.

Adam Helcman nous l’a répété à notre micro :

Les étudiants de Champollion mettent aussi en avant que certains d’entre eux sont des personnes vulnérables du fait de maladies chroniques par exemple. Ils souhaiteraient ne pas les voir exposer au risque que constitue une concentration importante de personnes en un même lieu, à l’occasion de partiels.
« La question est de savoir quel est l’équilibre à trouver entre une attitude hygiéniste et sévère et le risque de faire venir les étudiants parfois de loin pour passer leurs examens en présentiel » interrogent-t-ils.

Les arguments de l’éloignement et économiques

Mais ce n’est pas tout. Selon eux, il faut prendre en compte des cas individuels non négligeables. Certains jeunes se sont, en effet, confinés dans leurs familles loin d’Albi parfois même en dehors du Tarn ou de la Région Occitanie. Revenir pour passer leurs partiels, dans le contexte actuel, pourrait s’avérer compliqué. D’autant plus si le confinement est prolongé.
Les étudiants albigeois estiment aussi que « de nouvelles problématiques se créent par rapport à la distance, dans le calcul de frais de déplacement, ce qui peut pénaliser les étudiants les plus modestes ».

L’expérience des derniers partiels

Qu’on ne s’y trompe pas, la démarche des jeunes de l’INU d’Albi n’est pas une occasion d’obtenir des examens « au rabais ». Au contraire, ils souhaitent que tout se déroule dans les meilleures conditions afin de valider leurs unités. Les étudiants estiment d’ailleurs que le processus des partiels en distanciel à fait ses preuves à Champollion. A l’issue du 1er confinement c’est ce qui avait été choisi par la direction de l’Université pour les examens de la fin d’année scolaire 2019/2020 et cela s’était bien déroulé. « Nous y sommes aujourd’hui habitués et nous pensons pertinent de les réitérer dans un contexte sanitaire similaire » assurent-ils dans le texte de leur pétition.

De plus, selon eux, le risque de fraude est minime même s’ils avouent qu’il n’est pas inexistant.  Pour autant ils affirment que « les étudiants sont guidés par une franche volonté de réussir, pour eux-mêmes. Prendre le risque de contamination pour éviter tout risque de fraude est une mesure disproportionnée ».

Adam Helcman revient sur ces différents points :

Les étudiants albigeois font d’ailleurs des propositions écrites, noir sur blanc, pour la mise en place de cette solution du distanciel :

  • l’augmentation de QCM avec l’ordre des questions qui diffère d’un élève à l’autre, pour éviter toute forme de fraude.
  • des oraux successifs via des logiciels de vidéoconférence comme Teams ou Zoom.
  • des rédactions à déposer dans un temps imparti sur Moodle.
  • des devoirs maison à préparer en temps libre.

La pétition

A l’heure où nous écrivons ces lignes, plus de 400 personnes ont signé la pétition sur le site « mesopinions.com ». En voici le lien si vous souhaitez la signer : https://www.mesopinions.com/petition/enfants/aux-partiels-presentiel/113718. Elle est ouverte à tous (pas seulement aux étudiants de Champollion).

Maintenant la balle est dans le camp de la direction de l’INU Champollion. Si elle décide d’entendre l’appel des étudiants, c’est à elle de déposer une requête auprès de l’Académie de Toulouse pour l’organisation des partiels en distanciel. Affaire à suivre…

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