Une Microbibli va s’installer en plein cœur de Castres d’ici quelques mois !
C’est l’association « Cerberus » et le salon de thé-tarterie castrais « Champs du Sud » qui en sont à l’origine. Les deux avaient déjà planché sur un projet de plus grande ampleur, Le « Pan’Art » à Boissezon, mais il n’avait finalement pas pu voir le jour. « Pan’Art » : ce sera justement le nom de ce nouveau lieu culturel, plus petit mais rempli d’autant de promesses ! On vous dit tout ce sur ce nouvel espace inédit qui va ouvrir à Castres.
Une Microbili comme cœur du projet
Une Microbibli qu’est-ce que c’est concrètement ? C’est un programme porté par « Bibliothèques Sans Frontières » et la « Fondation Cultura » depuis 2 ans. Il vise à recréer des petits centres culturels à partir du livre. Et le projet castrais fait partie de la liste très sélective des 15 lauréats de 2023. C’est Augustin Trappenard, présentateur de l’émission « La Grande Librairie » sur France 5 et personnage médiatique du monde de la littérature qui en est le parrain. Très au fait de ce genre d’initiatives culturelles, Pierre Clanet, le président de l’association « Cerberus » y a directement vu une opportunité. Il nous explique : « Au départ, l’objectif est plutôt d’implanter ces Microbiblis dans des zones rurales, des petit villages mais cela prend sens aussi dans des communes qui veulent mettre en synergie des musées, des centres culturels… Bref, c’est donner en fait la possibilité d’imaginer des activités ensemble et tout ça autour du livre ».
Concrètement, le programme consiste à fournir jusqu’à 1500 livres aux porteurs du projet. Il ont été choisis avec soin en fonction des cibles privilégiées. À la Microbibli de Castres, elles seront 3 : les jeunes dont les ouvrages représenteront 30% de la collection, les ados (20%) et les adultes (50%). Mais les thématiques auront aussi une place importante. L’idée étant de proposer également au public des ateliers, des conférences sur des sujets précis comme la cuisine ou le savoir-faire soi-même. Une partie des livres servira donc directement d’appui à ces animations. « Cerberus » et « Champs du Sud » bénéficieront d’un accompagnement pendant 2 ans de la part du programme. « Il nous apportera des conseils sur la sélection des livres, une aide pour la médiation et le tissage de nouveaux partenariats, un soutien pour la communication ainsi que le lien entre toutes les Microbiblis de France. » précise Pierre Clanet.
De la vie et du lien
C’est donc assez clair, la bibliothèque est le point de départ pour créer quelque chose de plus grand encore. Et c’est ce qui permet d’ailleurs, au président de l’association « Cerberus », de dire qu’il ne s’agit pas de faire de l’ombre aux bibliothèques ou médiathèques existantes : « On y tient beaucoup. On ne vient pas concurrencer ces structures. Au contraire, on vient en complément et on n’hésitera pas à renvoyer vers elles autant que possible. Il s’agit simplement de créer de nouvelles opportunités de partenariats, des ateliers, des choses qui pourraient ne pas se faire chez elles ou dans des musées. On veut faire voler les frontières et avoir du bon sens dans le montage des projets ». La physionomie du futur « Pan’Art » sera donc à l’image de ce qu’elle veut proposer : la pluridisciplinarité.
Un premier espace d’environ 40m2 sera évidemment dédié aux livres. Précisons que les ouvrages seront à consulter sur place, il ne sera pas possible d’en emporter. Des tables seront donc mises à dispositions pour les lecteurs de passage. Et puis l’objectif est d’initier le partage, l’échange entre les usagers ainsi qu’avec les personnes en charge des lieux. Un second espace prendra forme derrière. Il fera un peu plus de 70m2 et il sera destiné à accueillir les ateliers dont on a déjà parlé ou encore des conférences, des réunions pour associations, des cours d’initiation à l’écriture etc. La salle sera donc mise à la location à un prix dérisoire, à la demi-journée. « L’idée c’est vraiment de rendre ce lieu autonome via ces activités. Puis, on va rester ouvert à tout ce qui peut se profiler à l’horizon et accueillir d’autres événements et d’autres partenariats bien sûr. » annonce Yannick Tonon, co-gérant du restaurant « Champs du Sud ». « On a aussi la volonté de parler à des publics très différents : public prioritaire, jeunes, scolaires et même résidents d »Ehpad pourquoi pas. Il n’y a pas de limite en fait. » ajoute Pierre Clanet.
Au centre du centre-ville
Tout cela nous amène à aborder enfin à la question de l’emplacement géographique ! Il s’est décidé grâce à un évènement prochain dans la vie d’une commerçante : sa retraite ! C’est Monique Cerbino, gérante de l’atelier de couture « Au Point Zig-Zag » qui va bientôt ranger les aiguilles et autres tissus. Elle va donc laisser son local à l’angle de la rue Beaujeu et de la rue Saint-Benoît, à deux pas de la place Jean-Jaurès. Et vous comprenez maintenant l’implication du salon de thé-tarterie « Champs du Sud » dans ce beau projet de Microbibli. Il est voisin de la boutique de couture. Une manière pour lui de participer encore un peu plus au dynamisme du centre-ville comme nous le dit Yannick Tonon : « On avait fondé il y a quelques années une association pour faire bouger notre rue, on avait même créé un marché des créateurs. L’idée c’était de continuer dans cet élan, de ne pas laisser un local vide et d’amener autre chose qu’un commerce classique. Surtout qu’on va avoir une cathédrale à proximité bientôt toute rénovée et que l’été il y a quand même du tourisme. Ça aurait été dommage de ne pas sauter sur l’occasion ».
Le futur emplacement du « Pan’Art ».
La proximité de « Champs du Sud » fait évidemment partie intégrante du projet. Le public de la Microbibli aura accès à la carte du salon de thé et pourra venir se servir au comptoir de celui-ci, s’il souhaite déguster une boisson chaude en bouquinant tranquillement. Le « Pan’Art » sera donc une sorte d’extension de « Champs du Sud », tout en gardant son identité propre. « Pour nous cela contribuera à notre potentiel développement, d’autant que la Microbibli pourra accueillir des évènements qui nécessitent de l’espace et que nous ne pouvions accueillir jusqu’ici dans notre tarterie. Mais ce sera aussi le siège officiel de l’association « Cerberus » qui porte avec nous ce projet. » estime Yannick Tonon. Une aventure définitivement portée à deux puisque les frais seront divisés entre chaque partie. Ce seront les bénévoles de l’association qui se chargeront de tenir ouverte la future Microbibli (à minima 3 jours par semaines et à l’occasion des ateliers et autres animations).
Ne reste plus qu’à patienter. Si les livres devraient arriver avant le mois de mai prochain, ils seront d’abord accessibles (en partie) à « Champs du Sud ». Ce n’est qu’à l’été 2024 que la Microbibli pourra prendre officiellement ses nouveaux quartiers. En attendant, si vous êtes séduit par le projet et que vous souhaitez y apporter votre soutien, c’est possible ! Le « Pan’Art » participe au budget participatif du Tarn. Vous pouvez voter pour lui jusqu’au 5 mars ici. S’il devient lauréat de cette opération, la subvention obtenue servira à financer du matériel de vidéo conférence.
* Photo de couverture : image d’illustration – DR ©
1 commentaire
Trafico et trafiquette sont sur un bateau …..