25e édition du festival des Œillades : bilan de ces retrouvailles attendues !
Après une édition 2020 fortement perturbée par la crise du Covid, la 25ème édition du festival des Œillades a cette année pu avoir lieu dans sa forme traditionnelle. Du 16 au 21 novembre, l’association Ciné Forum, présidée par Claude et Monique Martin, a ainsi proposé au public 47 films et court-métrages, dont 35 en avant-première. Au lendemain de six jours de projections, bilan de ce retour en salles tant attendu.
Un festival vivant malgré une fréquentation moindre du public
L’équipe organisatrice du festival estime sa perte de fréquentation à entre 30% et 40% par rapport aux années précédentes. Cela était prévisible, étant donné la situation sanitaire actuelle. Les films Illusions Perdues (Xavier Giannoli), En attendant Bojangles (Régis Roinsard), L’Evènement (Audrey Diwan) et On est fait pour s’entendre (Pascal Elbé) ont rencontré un grand succès. Les films De son vivant (Emmanuelle Bercot) et Presque (Bernard Campan et Alexandre Jollien) se sont vus attribuer le prix ex-æquo du public. D’autres projections, notamment proposées en journée, ou de films plus confidentiels, produits par de jeunes réalisateurs, ont naturellement été moins fréquentées… Mais c’est surtout du côté des inscriptions scolaires que cette édition 2021 a connu un gros déficit.
Monique Martin, co-présidente de l’association organisatrice Ciné Forum, n’en demeure pas moins satisfaite : « On ne savait vraiment pas où on allait; jusqu’au dernier moment on espérait que le festival puisse avoir lieu« . Elle évoque un festival très vivant, chaleureux, et des salles globalement bien remplies.
Une édition riche en moments forts
Cette semaine de festival se distingue, avant tout, par son exceptionnelle densité. La vie cinématographique a fait son retour en grande pompe, dix-huit mois après le début de la crise sanitaire. Monique Martin confie ainsi : « Nous avons proposé un très grand nombre de films, beaucoup d’avant-premières, de débats, comme si, consciemment ou non, on voulait compenser ce qui n’a pas pu exister l’an dernier ».
Selon de nombreux témoignages, le débat par Skype avec Emmanuelle Bercot, à l’issue de la projection en avant-première de son film De son vivant, a été très fort. De belles discussions ont aussi eu lieu avec Antoine Barraud, réalisateur de Madeleine Collins et avec Régis Roinsard, réalisateur de En attendant Bojangles. L’organisatrice du festival décrit des échanges très intéressants : « Chaque réalisateur avait à cœur de défendre son film et tous étaient très à l’écoute des questions du public. Je pense notamment au débat en présence de Jean-Pierre Pozzi, réalisateur de La Disparition. C’est un documentaire qui questionne le devenir du parti socialiste. Le débat était assez politique mais en même temps très humain ».
De nombreuses actions avec les scolaires ont également marqué cette 25ème édition des Œillades. Plusieurs classes de primaires de Saint-Exupéry, de Rayssac et de Lucie et Raymond Aubrac ont pu visualiser leurs propres court-métrages au Cinéma Lapérouse. Le projet « Collégiens programmateurs et jury » a été mené à terme avec succès par six classes de collèges et la collaboration de Média-Tarn. Les jeunes ont pu visualiser une douzaine de court-métrages, élaborer un palmarès et rencontrer certains réalisateurs. Ils ont décerné le prix « jeune public » au court-métrage de Thibault Lang-Willar, L’homme qui voulait dormir. De nombreux lycéens albigeois en option Cinéma-audiovisuel ont quant à eux travaillé sur le film Le secret derrière la porte, réalisé en 1948 par Fritz Lang. Enfin, les étudiants en L3 de Lettres Modernes de l’Institut National Universitaire Champollion ont couvert le festival avec leur quotidien L’Œilleton et ont décerné le prix des étudiants au court-métrage J’arrive, de Bertrand Basset.
Une véritable aventure collective, animée par quelques imprévus !
L’équipe organisatrice a eu à déplorer l’annulation de la projection de Bruno Reidal, réalisé par Vincent Le Port, suite à des problèmes techniques. Questionnée sur les éventuelles déconvenues qui auraient pu bousculer l’organisation du festival, Monique Martin sourit : « l y a toujours des imprévus, c’est inévitable ! À part un accident de TGV sur la ligne Paris-Montauban qui a engendré le retard de certains invités et nécessité une « improvisation de sauvetage » et la petite déception de la non-venue d’Emmanuelle Bercot qui a eu un empêchement de dernière minute, il n’y a pas eu de gros couacs dont le public aurait pu s’apercevoir ». Elle se félicite aussi de l’esprit de solidarité qui règne dans l’équipe organisatrice. Chaque maillon de l’équipe de Ciné Forum, composée d’environ 35 bénévoles, est en effet indispensable au succès du festival. « Certains bénévoles sont chargés de l’accueil des invités en gare ou à l’aéroport, d’autres de leur accueil dans les différents lieux de projection, d’autres encore de déchirer les billets ou de vérifier les pass sanitaires (ce qui n’est pas le plus agréable à faire). Enfin, certains ont travaillé sur les films en amont, pour pouvoir les présenter. » explique Monique Martin, reconnaissante. Cette renaissance des liens autour du cinéma a ainsi profité, non seulement au public, mais aussi à toute l’équipe de Ciné Forum !
Et après ?
Évoquant ses attentes pour l’édition 2022 des Œillades, Monique Martin répond en riant : « Qu’elle puisse exister »! Le format du festival de l’an prochain restera identique, mais l’équipe n’exclut pas de consacrer quelques jours de la semaine de projections à un thème spécifique. Monique Martin songe par exemple aux thèmes de la filiation (beaucoup d’acteurs étant eux-mêmes enfants d’acteurs) ou des films de femmes… Une autre idée serait aussi de proposer une rencontre cinématographique entre deux éditions des Œillades, dans un cinéma d’Albi, autour d’une sujet précis, d’un réalisateur, ou d’un acteur.