Il y a désormais trop de masques en tissu dans le Tarn !

C’est un peu un comble quand on sait que le sujet des masques est celui qui a le plus provoqué de crispations et de polémiques durant la crise sanitaire liée au Covid-19.
En effet, au début de l’épidémie, la France a manqué de masques (chirurgicaux ou FFP2) notamment pour les soignants. Puis est venu le temps où le personnel médical a pu être fourni convenablement mais il n’y avait toujours pas assez de masques pour en fournir à la population entière. C’est ainsi que les confections en tissu se sont progressivement imposées. De nombreuses entreprises se sont même mises en ordre de bataille, souvent allant même jusqu’à adapter leurs productions, pour concevoir de tels masques en tissu.
Mais voilà, aujourd’hui il y en a tout simplement trop.

Près de 20 entreprises concernées dans le Tarn

Une vingtaine de sociétés de notre département ont fabriqué, au cours de la crise, des masques en tissu.
La plupart sont situées dans le bassin Castres-Mazamet qui historiquement est un vivier d’entreprises de textile (l’industrie y est encore présente malgré la lourde crise traversée à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème).
Jersey Créations, Jules-Tournier, Regain, Missègle etc., toutes ont contribué à approvisionner les collectivités qui ont promis au moins un masque lavable à chacun de leurs administrés.

D’une production massive…au néant

Chez la fabrique Jules-Tournier, située à Mazamet, il a été confectionné près de 100 000 masques par jour et ce pendant plusieurs semaines. L’entreprise est d’ailleurs celle, dans le Tarn, qui a le plus produit de masques en tissu. Elle a donc tourné à plein régime avec des salariés qui ont travaillé plus qu’habituellement.
Mais voilà, presque du jour au lendemain, les commandes se sont stoppées. Conclusion, ce sont entre 200 000 et 300 000 masques qui sont en stock et qui ne peuvent être écoulés.
Les autres sociétés font le même constat, à leur échelle bien entendu.
On constate encore, parfois, quelques commandes mais elles émanent exclusivement de particuliers et elles sont anecdotiques.

Des entrepreneurs qui tiquent un peu…

Quand on discute avec les patrons des sociétés tarnaises concernées on constate que plusieurs choses les dérangent.
Par exemple, ces commandes de collectivités locales faites à l’étranger ! Toulouse a ainsi acheté ses masques au Pakistan. 500 000 masques tout de même. Et la sous-préfecture tarnaise, Castres, s’est approvisionnée au Vietnam.
Les masques chirurgicaux vendus aujourd’hui massivement dans les grandes surfaces font aussi se poser des questions : Est-il normal de commercialiser autant de masques jetables alors que des forces locales proposent des alternatives ?

…mais tout n’est pas noir

Malgré tout, les entrepreneurs tarnais qui ont fabriqué des masques durant cette pandémie de Covid-19, estiment tous ou presque qu’ils ne sont pas à plaindre. Cette activité temporaire leur a permis de travailler durant la crise, de faire du chiffre d’affaire et aussi de gagner en visibilité et en notoriété.
Ils peuvent espérer avoir des retombées directes ou indirectes dans les prochains mois.

Ecrire un commentaire